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Billy Elliot | I was dancing when I was twelve…

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En 1999, Stephen Daldry se lance dans son premier long métrage en réalisant Billy Elliot. Le Britannique a du flair et le flegme légendaire de sa culture. Il décèle ainsi le talent du très jeune Jamie Bell qui, à travers son interprétation et ses jeux de jambes, suscite une émotion rare. Le parler-vrai sait devenir culte lorsqu’il s’adresse au cœur des gens : c’est bien connu.

Billy Elliot (Jamie Bell) est un gamin peu expansif. Certes, il est prompt à se bagarrer avec son grand-frère (Jamie Draven), à s’opposer à son père (Gary Lewis). Puis à cavaler dans toute la maison pour échapper à ses corrections. Mais au fond, Billy Elliot est un gamin peu expansif. Depuis la mort de sa mère, seule sa grand-mère (Jean Heywood) sait lui procurer en silence un peu de l’amour maternel dont il manque cruellement. Mais aussi la force et le courage d’entrevoir un autre avenir que celui subi par le reste de sa famille. Ainsi, au beau milieu de la grève des mineurs britanniques, Billy Elliot se fraie un chemin dans la vie. Sans savoir au départ comment ni pourquoi.

Pourquoi la musique lui fait-elle cet effet-là ? Pourquoi ces vibrations dans tout son corps, ces pieds qui claquent le sol ? Comment expliquer qu’il soit incapable de se défaire de son rythme, de son emballement, de son cri de liberté ? Quelques notes provenant d’un piano, de l’autre côté de la salle où il a l’habitude de s’entraîner pour boxer comme son père jadis avant lui, finissent par le mettre sur la voie. Derrière le rideau, un autre univers bien éloigné de celui qu’il a toujours connu. La réponse à toutes ses questions. Sa première rencontre avec la danse, avec Madame Wilkinson (Julie Walters), professeur appartenant à une classe sociale supérieure à celle de la famille de Billy Elliot. Mais aussi une femme ayant perdu la flamme, l’envie de son métier. Ces deux-là ne se quitteront plus. Ils trouveront, retrouveront. Pour se trouver et croire à nouveau au tout est possible et au sens de la vie.

Un chef d’œuvre multiforme

Deux choses accrochent le spectateur durant les premières minutes du film. D’une part, la bande originale, et ce titre taillé pour Billy Elliot et son histoire signé T-Rex : Cosmic Dancer. D’autre part, le regard de Jamie Bell incarnant le jeune Billy Elliot : on a peine à croire que l’acteur fasse ses premiers pas au cinéma tant la justesse de son interprétation égale celle des plus grands. Mais ce qui distingue vraiment Billy Elliot, c’est avant tout l’habileté de Stephen Daldry pour non pas raconter une histoire de façon réaliste, mais la dire. Tout simplement.

En cela, on peut se demander s’il ne serait pas l’un des pères spirituels de Xavier Dolan. L’œil est carnassier, aucune négociation n’est possible quand il s’agit de dépeindre les faits et les émotions humaines tels qu’ils sont. De cette exigence naît une lumière : tout le monde à poil, y compris ce que vous avez de plus profondément enfoui.

Billy Elliot : un abysse d’inspiration

Billy Elliot nous happe sans sourciller dans les tréfonds de son gosier, une sorte de caverne d’Ali Baba dans laquelle les trésors ne seraient pas de l’or ou des pierres précieuses mais plutôt des pépites de vérité sur nous-mêmes et sur le monde.

Le duo formé par Jamie Bell et Julie Walters est ineffable tant il bouleverse. Les façades tombent et les langues se délient alors que les syndicats doivent se résoudre à se taire et à coopérer. Le sacrifice est partout, il sert un avenir meilleur. Celui espéré pour Billy Elliot, même si le principal intéressé sent que certaines choses lui échappent encore. Mais derrière le rideau, plus rien ne sera comme avant. Derrière le rideau, les premières pointes deviendront des battements d’ailes, puis ceux de cœurs qui se trouvent et se retrouvent.

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