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Mr Wolff | Un homme peut en cacher un autre

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Mr Wolff est le dernier long métrage sorti mercredi dans les salles du réalisateur Gavin O’Connor (Warrior, Jane got a gun). Entre incongruité, intrigue et action, l’Américain entre dans la cour des grands en dépassant les genres et en les faisant siens. Porté par un casting de choix, Mr Wolff est également l’occasion pour Ben Affleck de dévoiler son flair pour les scénarios qui cartonnent. Une fois de plus…

Christian Wolff (Ben Affleck) est au départ un enfant pas comme les autres. Un garçon qui se balance sur lui-même et qui souffle sur le bout de ses doigts avant de commencer un puzzle. Il récite les jours de la semaine à sa manière lorsque ses crises intempestives sont trop fortes. Il voit le monde et les gens de loin, incapable de les approcher et de les toucher. Son frère se tient toujours à ses côtés, notamment dans les pires moments tels que le divorce de leurs parents. Leur père militaire récupère la garde et se donne pour objectif d’élever ses fils à la dure pour les préparer aux affres de la vie. La psychologie dont il use avec eux est sans complaisance, et leur inculque par ce biais l’abnégation mentale et physique.

Plusieurs années après, on retrouve Christian Wolff dans un bureau de comptable face à ses clients. L’expert des chiffres et des mathématiques a quelque chose en plus, ce truc un peu surnaturel qui lui fait manier les comptes et la fiscalité aussi aisément que lorsqu’il composait jadis ses puzzles. On comprend très vite que ce petit cabinet de banlieue n’est qu’une couverture. On perçoit un potentiel hors-norme dépassant son seul don. Que cache-t-il ? Pourquoi le FBI est-il se lance-t-il à sa poursuite ? Jusqu’où iront les rituels de violence qu’il s’inflige ?

Mr Wolff : dans la peau d’un homme

Film combinant le rythme d’un film d’action à l’émotion d’un drame humain et familial, Mr Wolff est aussi un thriller sachant avaler goulûment le spectateur dès les premières minutes. Les séquences s’enchaînent en faisait fi de l’incohérence des actes du personnage de Christian dans sa vie privée, cette dernière constituant pourtant la clef de son soulagement intérieur et de sa quête de normalité.

Une quête bousculée par sa rencontre avec Dana Cummings (Anna Kendrick) qui va l’obliger à sortir de sa zone de confort pour exprimer ses sentiments à sa manière et toujours à distance. Ainsi, Mr Wolff intéresse et diversifie les intérêts qu’on peut lui porter. Si les flingues et les mitraillettes font résonner leurs coups dans les parkings souterrains et les jardins des villas de luxe, ils ne sont qu’une partie d’un scénario relevant plus d’un James Bond façon Monsieur Tout-le-monde que d’un Die Hard rébarbatif et réchauffé.

Dans le cœur des enfants

Car la base de ce même scénario est axée sur la thématique de l’autisme, de sa perception par ceux qui n’ont sont pas atteints, de son expérience par ceux qui ignorent même jusqu’à son nom. Ainsi, la les séquences filmées par Gavin O’Connor, constituant les flashbacks de Christian Wolff, étreignent le spectateur. Elles le confrontent à lui-même et le poussent à s’interroger quant à sa manière de gérer et de vivre au quotidien avec la différence de l’autre.

Le dénouement de Mr Wolff est à la hauteur de cette perspective, puisqu’il s’achève dans les regards enfantins ayant survécu malgré le passage du temps, la violence des coups et des manques, les séparations et les maux. Un très beau film, et la confirmation du talent de Ben Affleck non seulement quant à son interprétation, mais surtout quant à sa faculté à ressentir en amont la réelle portée d’une histoire couvant un succès.

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