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Benjamin Clementine | La voix peut être complainte

BENJAMIN CLEMENTINE

Il aura 26 ans à la fin de l’année. Et déjà, Benjamin Clementine a su imprimer sa touche dans l’esprit de tous ceux qui ont eu la chance de l’écouter. Lundi sortait son second EP intitulé Glorious You. L’occasion pour lui de se dévoiler un peu plus.

Les pieds nus dans le clip de son titre phare Condolence tiré de son dernier opus, Benjamin Clementine trace sa route au milieu d’un paysage rocailleux. Avant de se heurter à intervalles réguliers à une barrière de pierre érigée telle une muraille. Celle-ci l’oblige à trouver un autre chemin pour l’éviter. Il finit par prendre la décision de la franchir. Dans cette initiative transparaît métaphoriquement l’histoire de sa vie. Celle d’un Londonien d’origine ghanéenne, doué d’une sensibilité artistique précoce et exilé de son pays. Et ce, pour se libérer de chaînes familiales devenues bien trop lourdes pour  que son désir d’évasion et son rêve musical s’expriment complètement.

De l’époque où l’on esquissait les contours de son existence à sa place, Benjamin Clementine ne garde que sa formation classique et son apprentissage du piano. Il s’agit du seul genre qu’il était autorisé à écouter chez ses parents. Parfois, il peut également confier en interview son goût pour la scène. Celui-ci est né des premières pièces dans lesquelles il joua étant jeune. Mais ce qui parle avant tout le concernant, c’est son vécu. Un départ précipité de Londres sans un sou en poche. Direction : Paris. Un quotidien dans la rue à vivre d’un répertoire de reprises des chansons de ses idoles à la manière d’un Keziah Jones.

Benjamin Clementine : plus jamais seul in the streets

De Jimi Hendrix à Nina Simone, en passant par Charles Aznavour qu’il vénère depuis son enfance tout comme Piaf, son chant détonne et le révèle. Les passants saluent son talent, sa particularité. Sa voix, ce mélange multicolore dépassant ses origines et empreint d’émotions flirtant avec l’indicible. C’est Behind, maison de production française, et le label Barclay qui finissent par le signer. Un tournant dans l’existence de Benjamin Clementine. Dès lors, il peut exprimer toute l’intensité de sa créativité au travers de ses propres textes.

Ses influences intergénérationnelles lui confèrent une maturité d’écriture. Mais également l’interprétation grandiose d’un Aaron ou d’un Charlie Winston, avec cette touche insaisissable pour envelopper le tout et concevoir un univers à lui. Après Cornerstone sorti en juin 2013 et qui a fait un tabac, notamment au Royaume-Uni, Glorious you est sans doute l’une des plus belles sorties EP de la rentrée. Un refuge dans lequel les paroles autobiographiques de l’artiste font résonner nos propres pas. Dans les entrailles d’une terre nous invitant à nous y lover.



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