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Louis Durdek | Unnamed Road

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Il y a quelques semaines, le songwriter Louis Durdek a dévoilé le clip de son single Unnamed Road, une ballade folk rock vraiment touchante. Ce titre a précédé la sortie en digital de son tout premier album, le 21 juin dernier, et lui a aussi donné son nom. La version physique, elle, paraîtra le 13 septembre. On en a donc profité pour en apprendre un peu plus sur lui, ainsi que sur la réalisation de son clip.

Salut Louis. De quel coin de France nous viens-tu et qu’en gardes-tu encore aujourd’hui pour ta vie perso et musicale ?

Louis Durdek : Salut Skriber ! C’est un peu difficile de répondre à cette question. Mes origines forment une mosaïque, qui s’étale sur plusieurs pays d’Europe et plusieurs régions de France. Je suis né dans l’Oise, d’un père normand et d’une mère parisienne. J’ai ensuite grandi dans le Limousin, pour arriver plus tard à Nantes. J’y vis depuis une dizaine d’années. S’ajoutent au tableau mes grands-parents, dont certains sont venus d’Espagne et de Pologne, et dont je tiens mon nom de famille.

Si je tire une grande fierté de mes racines multiples, je ressens malgré tout une difficulté à me définir comme originaire de tel ou tel endroit. Je me sens donc parfois un peu perdu, en perpétuelle itinérance. Avec ce fort besoin de me sentir ancré quelque part. Je crois que cela s’entend un peu dans mes chansons. J’y parle souvent de cette envie de m’échapper quelque part, de perdre ma route comme pour mieux la retrouver.

Toutefois, je n’ai pas besoin d’aller à l’autre bout du globe pour trouver l’inspiration ! La France a les plus beaux paysages du monde. Je profite de chaque occasion pour les découvrir. Ce fut le cas l’été dernier dans les Pyrénées, à l’occasion du tournage de mon clip Unnamed Road.

Un clip très réussi ! Les images m’ont rappelé certaines de mes randos là-bas, notamment entre Cauterets et le Lac de Gaube. Tu peux nous en dire plus sur le coin où vous avez tourné, le lac dans lequel tu te baignes à la fin du clip, et ce que ces paysages ont évoqué pour toi lorsque tu y étais ?

Louis Durdek : Merci ! J’aime beaucoup cette vidéo aussi. Je suis très heureux des retours que j’ai reçus. La scène dont tu parles a été tournée au lac de Bareilles dans la vallée du Louron. La séquence me fait sourire, elle a été assez drôle à tourner. Après une randonnée de plusieurs heures à crapahuter sous un soleil de plomb, mes compagnons de route et moi avons campé sur les bords du lac. Il fut notre petit sanctuaire glacé dans la fournaise, comme une récompense bien méritée.

La scène évoque un besoin de se purifier physiquement et mentalement après une longue route. C’est parfois dans les eaux les plus froides que je retrouve un peu de cette tranquillité qui me manque en ville. Les sens s’aiguisent, le temps se fige. Au crépuscule, une brume mystique a serpenté du haut des montagnes pour encercler notre campement. Le décor était magique, l’air s’est comme suspendu autour de nous. Durant ces instants-là, on aimerait tout abandonner pour rester, empli d’une force brute de simplicité, presque sacrée. On se dit qu’après tout, cela pourrait nous suffire.

Quelles sont les trois grandes différences que tu fais entre ton expérience de groupe en 2019, et cette nouvelle perspective solo, au-delà de l’aspect seulement musical de ton approche ?

Louis Durdek : Pour moi, les groupes de musique sont comme des navires. Il faut un bon équipage et un capitaine qui sait où aller pour arriver à bon port. Avec le recul, mon ancien groupe m’apparaît comme une initiation nécessaire afin de me lancer seul en haute mer. L’expérience m’a beaucoup appris. En effet, j’ai commis toutes les erreurs possibles à l’époque ! C’est normal. On en passe tous par là un jour où l’autre.

Aujourd’hui, je pense être devenu plus indépendant dans la dynamique de groupe, plus fin dans mon leadership. Je sais comment m’entourer des bonnes personnes (sans qui je n’irais pas bien loin). De plus, je m’autorise plus d’authenticité dans mon travail d’écriture.

Unnamed Road évoque la destination, mais avant tout le chemin à faire pour l’atteindre. Et ce que l’on apprend sur les autres et sur nous-même en cours de route. Quel est ce voyage que tu n’as pas encore réalisé et que tu comptes faire, pour lequel tu anticipes déjà des enseignements pouvant être majeurs dans ton existence ?

Louis Durdek : Ce voyage, c’est ma vie, tout simplement. Combien d’années peut-on perdre en spectateur du monde depuis sa fenêtre ? À presque 33 ans, je commence doucement à réaliser que je n’ai qu’une seule vie, et qu’elle ne se situe nulle part ailleurs qu’ici et maintenant, avec les gens qui me sont chers. C’est assez délicat pour un esprit comme le mien, qui divague facilement et qui se perd régulièrement dans ses vagabondages, d’apprendre à vivre dans l’instant présent.

Mais je crois que le dicton disait vrai en effet : ce qui compte c’est le voyage, pas la destination. J’ai longtemps vécu comme coincé dans un rêve, l’âme en pilote automatique, à viser des sommets impossibles. J’arrive désormais à une étape de ma vie où je dois me réveiller et me remettre en mouvement. Aucune montagne n’est infranchissable. Il y a toujours un chemin caché quelque part, une route sans nom qui nous est réservée.

Cette route n’apparaît pas sur les cartes, elle nous réserve bien des surprises et ne comporte pas de lignes droites. Pourtant, je crois que c’est précisément ça le but. Unnamed Road, c’est sortir de son propre labyrinthe pour s’emparer des rênes de son existence. Accessoirement, c’est aussi le nom de mon premier album solo. Et ça, j’en suis sacrément fier !


Louis Durdek : Facebook | Photo : Arthur Hubert Legrand

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