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Bon Air | Le respirer à nouveau

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Deux regards qui se croisent puis qui s’éloignent sans jamais cesser de s’étreindre. Deux voix qui se répondent sans tenter de se justifier quoique ce soit. Une belle sensation traduisant l’élan et l’évidence. Voici la liste non-exhaustive des ingrédients du duo Bon Air pour une recette qui pourrait bien nous permettre de le respirer à nouveau. Son nouvel EP Electrical sortira le 27 octobre prochain, l’occasion de mettre de côté le tumulte du quotidien puis de ressentir une dynamique émotionnelle nouvelle axant sa force d’attraction sur celle qui naquit entre Gaëtane et Guillaume.

Bonjour Gaëtane. Depuis 2011, tu formes avec Guillaume Farré le duo Bon Air. Cette collaboration artistique déborde sur vos vies personnelles puisque vous êtes également en couple. En juin dernier, vous avez sorti votre single intitulé Electrical dans la perspective de votre nouvel EP qui porte le même nom. Il paraîtra le 27 octobre prochain. Avant d’en parler, je souhaiterais revenir sur ton parcours. En commençant par l’un des plus beaux frissons musicaux que tu avais offert aux téléspectateurs de M6 il y a quelques années lors de ton passage dans La Nouvelle Star. Tu avais repris avec Julien Doré un titre de Peter Gabriel et de Kate Bush, Don’t give up. Quel souvenir gardes-tu de ce moment ?

Gaëtane Abrial : Bonjour Florian et merci ! C’est vrai que ce duo avec Julien Doré est un très beau souvenir. Sans doute aussi l’un des plus beaux morceaux que j’ai repris durant l’émission. Je suis heureuse que tu t’en rappelles. Ce fut un beau moment d’échange. Don’t give up fut aussi un grand défi pour moi. En effet, je n’avais jamais entendu cette chanson avant de l’interpréter. Ce n’était pas trop le style que j’écoutais. Aujourd’hui avec Bon Air, je suis complètement dans mon élément ! Je vais toujours de l’avant et je m’aide de chaque chapitre de ma vie passée pour avancer.

Justement, l’émission t’aura permis de sortir un album en mars 2008, Cheyenne song. Sous la houlette d’André Manoukian, tu y interprétais des textes signés Pierre-Dominique Burgeaud du Soldat Rose, Florian Gazan et Xavier Desmoulins. Quels enseignements as-tu conservés de cette expérience ?

Gaëtane Abrial : Cette expérience m’a en premier lieu donné la force de continuer. Chanter a toujours été une passion pour moi. Depuis que je suis toute petite, ce métier est celui que j’ai toujours voulu faire. Mais j’ai réalisé qu’il pouvait être parfois très difficile. Cette expérience m’a aussi permis de me trouver plus rapidement. En réalité, elle a été une sorte d’accélérateur. Elle m’a enfin permis de comprendre que pour bien faire de la musique, il faut que celle-ci nous ressemble complètement. D’où ce besoin d’écrire et de composer qui est né en grandissant. Aujourd’hui avec Bon Air, je peux dire que j’ai trouvé le son qui me fait vibrer. Ce n’était pas vraiment le cas au début de mon parcours. J’ai vingt-huit ans et la musique que je créé maintenant est bien plus personnelle que lorsque j’étais plus jeune. Ma rencontre avec Guillaume y est pour beaucoup. Nous avons réussi à marier nos sensibilités, nos chemins respectifs pas toujours faciles.

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Quel événement déclencha votre reconnaissance artistique, celle personnelle aussi ?

Gaëtane Abrial : Notre voyage en Nouvelle-Zélande. Guillaume y avait vécu quelques temps, ainsi qu’en Australie pendant sept ans. Il souhaitait me faire découvrir ces pays qu’il avait particulièrement appréciés. Du coup, je suis moi-même tombée amoureuse de la Nouvelle-Zélande ! Au début, nous souhaitions simplement jouer ensemble en toute liberté, sans avoir de projet précis en tête. Puis nous avons commencé à nous produire sur de petites scènes de cafés-concerts. Et là, ça a tout de suite fonctionné ! Le public était au rendez-vous, il nous soutenait. Et nous avons fini par nous produire tous les soirs ! L’expérience de vie de Guillaume en Nouvelle-Zélande et en Australie a énormément compté. Il connaissait bien ce qui s’écoutait là-bas ainsi que les lieux. Me concernant, j’étais plus habituée aux concerts dans les salles. Ça a été vraiment inédit pour moi de me produire dans ces endroits. D’avoir cette proximité avec le public et cet échange différent avec lui.

Que faisait Guillaume avant de formé le duo Bon Air avec toi ? Quelle est votre différence d’âge ?

Gaëtane Abrial : Nous avons dix ans d’écart Guillaume et moi. Comme moi, il a toujours fait de la musique par passion. D’ailleurs, il avait eu son propre groupe de musique en France – près de Béziers – avant de partir en Australie. Une fois arrivé là-bas, il a monté une école de kitesurf. En parallèle, il composait, jouait beaucoup et rencontrait de nombreux musiciens.

Vous faites ménage à trois avec Julien Gaulier à l’origine des arrangements et de l’enregistrement de votre nouvel EP Electrical. On le connaît notamment grâce à son groupe bordelais Hey Hey My My qu’il fonda avec Julien Garnier en 2005, ainsi que The Mother of Two et British Hawaii. Des groupes et des projets versant plutôt dans le rock et l’électro. Comment s’est combiné son univers avec le vôtre plus marqué par le courant pop-folk ?

Gaëtane Abrial : Le premier album de Hey Hey My My est plutôt marqué par la folk. En fait, il est assez proche de l’univers de Bon Air. Même si les autres chansons de ce projet versent en effet bien plus dans le rock. Julien Gaulier a toujours été plus sensible malgré tout à la folk. Notre rencontre a eu lieu naturellement. Nous avons tout de suite accroché, tant sur le plan artistique que sur le plan humain. Julien, ce sont les grosses guitares avec les sons bien ronds à la manière des musiques que l’on retrouve sur les bandes originales des films de Tarantino. Au final, le retour du public sur les morceaux nés de notre collaboration est très positif. Les gens perçoivent le voyage et la nature très chaleureuse de nos compositions liées à notre manière de vivre.

« J’ai la chance, et j’en suis tout à fait consciente, de pouvoir vivre au jour le jour. L’avenir ne me fait pas trop peur malgré le fait que ce métier soit souvent très aléatoire. Mais je ressens profondément le besoin de vivre ainsi, ça fait partie de moi »

Il paraît que vous avez enregistré une partie de l’EP Electrical à Stockholm. Pourquoi là bas ? Qu’avez-vous gardé en mémoire de l’atmosphère et de la culture de la métropole suédoise ?

Gaëtane Abrial : En fait, nous avons plus écrit qu’enregistré là-bas. Guillaume a des origines suédoises. C’est en partie pour cette raison que nous sommes partis à Stockholm. Nous sommes tous les deux très inspirés également par les pays du Nord. Et même si Guillaume connaît bien mieux la Suède que moi, mon ressenti de ce séjour à Stockholm a été très positif. En fait, je m’y suis sentie comme chez moi ! Il y a, inscrite dans les gènes de la culture suédoise, cette possibilité de se recentrer sur soi. J’ai eu l’impression d’avoir le temps de me poser. De me ressourcer.

Focus sur deux titres qui m’ont franchement plu. By dreaming axe sa progression sur votre duo de guitares. Guillaume vient appuyer ta voix résonnant avec celle de Sarah McLachlan, sur un texte évoquant la patience et la persévérance, et ce rêve de pouvoir enfin rencontrer l’autre. On imagine la grande part autobiographique de ces paroles : qui les a écrites ? Comment vois-tu la suite du rêve dans les prochains mois, les prochaines années ?

Gaëtane Abrial : J’ai écrit les paroles de By dreaming en Australie il y a deux ans lors d’un voyage que nous avions fait Guillaume et moi. Nous nous étions retrouvés parachutés dans des endroits très improbables. Ces circonstances aident à stimuler l’inspiration. On se pose plus de questions. On est moins accaparé par le quotidien. Par conséquent, on se rend compte de certaines choses concernant notre vie qu’on ignore habituellement. On réalise ce qui nous rend heureux et on considère nos vrais problèmes. By dreaming est en effet une chanson d’amour qui évoque aussi la rareté de certaines rencontres. Notamment celle avec la personne qui nous correspond. J’ai la chance, et j’en suis tout à fait consciente, de pouvoir vivre au jour le jour. L’avenir ne me fait pas trop peur malgré le fait que ce métier soit souvent très aléatoire. Mais je ressens profondément le besoin de vivre ainsi. Ça fait partie de moi. Je profite de chaque moment, de chaque jour qui passe. Au final, je ne pense pas trop à la suite. Bon Air est sur une bonne trajectoire. Nous faisons de plus en plus de concerts et nous rencontrons de plus en plus de gens. Leurs retours nous encouragent. Nous sommes très heureux Guillaume et moi. Je suis certaine que nous écrirons de nombreuses autres choses. L’avenir nous le dira !

Electrical est le titre portant tout entier ce nouvel EP. On replonge dès le début dans une époque qui se prête volontiers à l’expression des sentiments amoureux, ainsi qu’à celle de ta voix profondément liée à l’identité de Bon Air et dépassant la seule technique vocale. Cette voix si singulière portée par celle de Guillaume laisse entrevoir une cassure remontant à un certain temps. Comment peux-tu expliquer cette émotion si prégnante ?

Gaëtane Abrial : Voilà une question un peu difficile. Je ne sais pas si je vais être à côté de la plaque en te répondant. Je dirais que je me suis toujours posée beaucoup de questions. J’ai toujours ressenti le fait d’être plus grande dans ma tête que je ne l’étais en réalité. Sans doute parce que j’ai déjà vécu plusieurs vies avant celle-ci et que je suis en fait très très vieille ! (rires) Plus sérieusement, je ressens beaucoup de choses autour de moi. Chez les gens. Une espèce d’empathie qui fait entièrement partie de moi. C’est d’ailleurs parfois assez troublant. En tous les cas, tous ces ressentis sont très connectés à ma voix. Voilà sans doute pourquoi on réussit à percevoir ces choses-là en m’écoutant chanter.


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