Oh My Deer, te voilà enfin parmi nous ! Le premier EP de Jessanna Nemitz, voilà ce que tu incarnes. Si la belle Suissesse a déjà eu l’occasion de dévoiler son tempérament de feu sur petit écran, elle est surtout une artiste singulière à la musicalité instinctive. Son don de vision lui confère une bonne longueur d’avance sur les émotions à ressentir, à vivre. Le charme opère et l’étreinte est douce dans ces cinq compositions qu’elle nous livre comme des trésors. L’aventure Jessanna Nemitz vous appelle, Oh My Deer, elle saura vous offrir de son monde sa moindre parcelle.
Pour dénicher les talents de demain dès aujourd’hui, il faut être capable de chercher pendant des heures. Prendre le temps de l’écoute, savoir percevoir ce qui se trame derrière les notes, les mots, les intentions. Il faut surtout n’avoir aucune limite, aucun préjugé : être libre pour mener ses investigations débordant des cadres afin de pouvoir tomber justement sur ces artistes qui les bousculent, qui interrogent. Qui contraignent les cœurs à se dévêtir, les esprits à s’ouvrir à autre chose. Dans ce sens, si la franchise The Voice constitue une belle illustration de ce que le système sait le mieux faire en matière de formatage, le programme a néanmoins le mérite de permettre à quelques petites pépites de se faire connaître du grand public et d’initier un élan marquant, un envoûtement qui leur appartient par la suite de nourrir pour qu’il perdure.
Jessanna Nemitz est l’une de ces petites pépites ayant participé, à deux reprises, à ce télé-crochet. Sans grande conviction au départ, c’est elle-même qui le dit, jusqu’aux premières auditions à l’aveugle de la version suisse durant lesquelles elle comprend l’enjeu et finit par libérer une puissance vocale particulière, déjà empreinte de ce voile sur ses cordes effleurant un écho venu d’ailleurs. Ce voile se retrouve dans ses reprises incarnées pour la version française du programme. Au-delà, les prestations de Jessanna Nemitz trahissent la sensibilité de l’artiste, la volonté guerrière de la femme. Ainsi, plus qu’une simple candidate d’une émission de télévision, Jessanna Nemitz devient l’égérie d’une mouvement musical somptueux.
Oh My Deer, ne vous méprenez surtout pas !
Vendredi sort donc le premier EP de Jessanna Nemitz : il était temps ! On a peine à y croire tant on n’y croyait plus. Et pour cause : si Oh My Deer ne compte que cinq titres écrits et composés par Jessanna Nemitz, l’EP est une démonstration élégante de l’intuition de sa créatrice. Il est aussi un joli pied-de-nez aux standards imposés, par l’univers jazz-pop que son inspiratrice leur oppose.
Jessanna Nemitz a un secret : elle ne cherche pas à convaincre. Elle se donne sans mot dire, en souvenir de ce silence qui lui permit de faire naître son histoire et celle des autres. Elle avance sans faire de bruit dans la forêt des songes de son enfance, comme dans le clip de son titre Sucre d’orge. Pour finalement invoquer une vérité qui cause à tous pour disparaître et refaire surface là où on ne l’attend plus.
Oh My Deer, ta parade sera inoubliable
Il y a du Claire Diterzi échappée de son Tableau de chasse dans Jessanna Nemitz. Des résonances vocales de Joan Osborne aussi, notamment dans le morceau Little Dog’s Blues. Il y a surtout ces années passées à l’École de Jazz et de Musique Actuelle de Lausanne, à la Haute École des Arts de Berne, ainsi que ses premières vocalises pratiquées aux côtés de ses deux sœurs dans son premier groupe Snails on Daisies.
Sur les envolées de Vestiges célestes, laissez-vous happer par les acrobaties musicales très aériennes de Jessanna Nemitz. Par ce Merry go round transformant la magie d’un carrousel en un bien piètre tour de passe-passe. Soyez parmi les premiers sur la ligne de départ, tout près de Jessanna Nemitz, et vibrez dans la perspective que cette Inspiration lui concède tout comme à vous de pouvoir accrocher bientôt sa propre constellation.
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