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Robbing Millions | Jusqu’à la fin du jour

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Restant fidèle aux atours d’une identité melting pot portée par le duo formé depuis l’enfance par Lucien Fraipont et Gaspard Ryelandt, le groupe Robbing Millions revient vendredi avec son tout premier album studio éponyme. Entre rêveries psychédéliques « électronifiées » et sonorités puisant leurs origines au cœur des guitares et des univers de Frank Zappa et de Pavement, Robbing Millions confirme la nécessité d’une libération décomplexée du mouvement et de l’esprit, avec cette pointe d’autodérision dédramatisant le processus de création lui-même.

Ne vous fiez pas à l’insolence nonchalante de Robbing Millions empruntée à MGMT ou à Peace : elle ne saurait dissimuler la forêt de ses intentions bienveillantes et sans calcul qui constituent sa démarche artistique et son désir ardent d’installer sa musique dans la durée.

Fruit d’une amitié née de la rencontre de deux enfants portant le même t-shirt de Nirvana, Robbing Millions se jette officiellement dans l’arène en 2013 avec un premier EP très prometteur intitulé Ages and sun. Le morceau Ritualistic est annonciateur d’une exploration des contrées sans fin de la mémoire axant son émotion sur la symbiose des voix de Lucien et Gaspard, à l’instar de celle initiée par les trois compères de Half Moon Run.

Géopolitique en musique

Robbing Millions, c’est aussi l’expression d’une jeunesse au carrefour d’une Europe qui se cherche encore et dont elle devient une héritière qui, même si elle ne tentera pas de se débarrasser de ce lourd fardeau, fera tout pour transformer l’essai à sa manière. Ainsi, Bruxelles est devenu le QG de Robbing Millions, et le groupe celui d’artistes et d’un public en provenance de Belgique et de partout ailleurs.

Le premier album du groupe sort donc vendredi. L’étendard de Robbing Millions est désormais planté dans la terre des groupes indés, l’occasion notamment pour la formation d’officialiser l’arrivée de deux nouveaux membres : Daniel Bleikolm remplaçant Léo Dupleix aux claviers et Leo Campbell se substituant quant à lui à Raphaël Desmarets à la basse et à la guitare. Les baguettes à la batterie demeurent dans les mains de Jakob Warmenbol, pour un rythme toujours plus connecté à l’infini. Et pour cause…

Robbing Millions : insouciance instrumentalisée

Déjà dévoilé dans le single Eight is the figure that I like the most sorti en mai dernier, le thème de l’infini – autrement dit, ce huit allongé de tout son long dans la métaphore à peine voilée évoquée dans le titre – est en effet le terrain de jeu de Robbing Millions dans ce premier opus studio. Il lui permet d’extrapoler une ironie contemplative assez déroutante.

Voyez ainsi la globalité de cet album comme un flipper vintage dans lequel la bille du destin se retrouverait catapultée au sommet de The mountain pour débuter sa ronde autour du globe, avec ces percées dans l’atmosphère permettant de survoler le bleu des océans au plus près des étoiles. Et si vous avez peur du vide, vous pourrez toujours rester sur le plancher des vaches à compter vos doigts. Count your fingers pour compter les heures jusqu’à la fin du jour. Qui sait ce que vous louperez pour avoir refuser d’expérimenter la loop de votre vie ?


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