Un peu plus de deux ans après la sortie de son premier album Elephant Love, le duo Ropoporose revient avec un nouvel opus à paraître ce vendredi : Kernel, Foreign Moons. L’histoire d’un noyau et de ses satellites, de phénomènes organiques et cosmiques révélant l’image bien consciente que Pauline et Romain ont de leur musique, vaisseau égaré dans un univers alternatif pop-rock qui prend le temps de retrouver son chemin pour nous mener au nôtre.
S’ils confessaient récemment avoir agi comme de véritables groupies avec Win Butler – le chanteur d’Arcade Fire – lors de leur concert au festival Pop de Montréal, Pauline et Romain ont aussi les leurs aujourd’hui grâce aux sonorités développées dans leur projet musical Ropoporose.
Au carrefour de Sonic Youth, Joy Division et de Girls, Ropoporose est surtout la place sur laquelle Pauline et Romain se sont retrouvés en 2012 après quelques années à faire de la musique chacun dans leur coin. Sans doute un Day of May comme ils le chantaient sur Elephant Love en 2015. Peut-être avant, ou après. Elle était au conservatoire, et lui dans ses premiers groupes. Pour finalement se rendre compte qu’ils écoutaient la même chose. Pour enfin décider de prendre le même virage à droite, puis fouler les scènes françaises, européennes et outre-Atlantique.
Ropoporose : « cosmogonie personnelle »
Il y a une poésie volontaire dans les perspectives artistiques de Ropoporose. D’ailleurs, le duo cite volontiers Yann Tiersen et Alain Souchon parmi ses autres références. Il confie également ses moments de lâcher-prise : Ropoporose se branche sur Nostalgie dans la voiture et s’imbibe des tubes de Daniel Balavoine et de Michel Delpech qu’il connaît désormais par cœur.
Mais cette échappée belle ne se limite pas aux mots. Dans Kernel, Foreign Moons, on nage entre deux eaux avec cette conviction d’arriver quoiqu’il arrive à bon port. Rappelant certains élans de Blonde Redhead, Warpaint, ou bien encore the Do, le nouvel album de Ropoporose axe sa progression sur l’hypothèse d’un symbole qui n’en serait pas un si ce n’est le nôtre. « Une liberté prolixe empruntant autant aux échappées pop qu’à la pesanteur noise. »
None of your business
Et pourtant, ça nous regarde bel et bien. Personne ne nous empêchera de le voir, pas même de le croire. Dans la lumière de cette Moon dévoilant l’Electric-ité dans l’air, Guizmo joue les acrobates sur le dos de ces Horses en plein galop avant de se rabattre sur les Skeletons de nos arrière-pensées.
Il n’en faut pas plus à Ropoporose pour faire de son pot (aux roses of course) le repère d’une nuit étoilée se mouvant au rythme des ballets offerts par la voie lactée. Dans les rivières apaisées imitant le flux sanguin de l’être humain en extase, les poissons sont amour avant de devenir des oiseaux saints et enchantés en partance pour la conquête d’un inconnu qui leur semble déjà familier. No Transition en quelque sorte, à moins que cela ne soit justement le secret de l’évolution de Ropoporose dans la continuité.
Ropoporose : Facebook