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Wild Beasts | L’achèvement d’une mutation

WILD BEASTS

Boy King est le titre du nouvel album de Wild Beasts et il sort aujourd’hui. Il est présenté par ses géniteurs comme leur pièce maîtresse. Et il ne fait aucun doute que vos oreilles deviendront leurs concubines, tant nager entre deux eaux n’a jamais été aussi naturel et spontané. Aussi, préparez-vous à remuer dans tous les sens. Et même à vous débattre, dans cette volupté sonore indéniablement réussie.

En 2002, dans le comté anglais de Cumbria à Kendal, Hayden Thorpe et Ben Little forment le groupe Fauve. Il est renommé deux ans plus tard et devient Wild Beasts avec l’arrivée de Chris Talbot à la batterie et de Gaz Bullock à la basse, remplacé définitivement quelques mois plus tard par Tom Fleming.

Les premiers singles du band étonnent et causent à la critique. À tel point que l’hebdomadaire New Musical Express classe le groupe parmi les dix plus prometteurs. Limbo Panto, le premier opus de Wild Beasts, confirme cette prédiction en juin 2008. Les titres The Devil’s crayon, Please Sir et She purred while I grrred portent fièrement les couleurs d’un rock controversé nourri au sein de Queen, celles aussi de mélodies pop-folk semblant conter l’apocalypse. L’électro fait son entrée un an plus tard dans les nouvelles compositions du second album de Wild Beasts, Two Dancers. La trame musicale de chaque morceau, à l’instar de Hooting & Howling et de When I’m Sleepy, est plus linéaire et magnifie les aigus de Hayden Thorpe, conférant à l’univers de Wild Beasts un aspect plus froid et plus enveloppant.

To be or not to be

Mais c’est avec Smoother en 2011 que le groupe affirme complètement son caractère, axant plus que jamais sa démarche dans une revendication de sa liberté, de sa différence, de la hauteur prise sur les logiques du star système. Des passerelles se créent entre des mondes parallèles à celui de Wild Beasts, notamment avec celui de Muse et de Massive Attack. Ils perdurent naturellement dans le quatrième opus du groupe sorti il y a deux ans, Wild Tense.

« Nous sommes devenus ce que nous avions pour objectif de ne pas être ». Aucun regret bien sûr dans cette récente déclaration de Hayden Thorpe interrogé au sujet de Boy King, le nouvel album de Wild Beasts sortant aujourd’hui. Plutôt une insolence bienveillante. Comme un pied-de-nez à ceux qui pensaient pouvoir écrire l’histoire du groupe à la place de ses membres.

Wild Beasts : un feu qui transfigure

Le quartet sait retomber sur ses pattes comme un chat. Il sait aussi en faire une chanson. En l’occurrence, Big Cat, dont les relents électro soutenus par les lourds accords de basse tordent nos tripes. Ainsi, Boy King surpasse les égos des membres de Wild Beasts et les nôtres. Il fait aussi partie de chacun. En parallèle, il dissimule ses craintes, ses doutes, ses faiblesses.

Boy King est l’une des Celestial creatures invoquées par Wild Beasts et dont l’arrivée sur Terre métamorphose notre ciel bleu en plafond de feu. Il est le cri de l’enfant qui demeure, malgré sa conscience d’appartenir à un âge adulte consentant à perdre la sienne. Finalement, Boy King est un élan sensuel et tout à fait lucide, l’achèvement d’une mutation. Qui a dit que les bêtes féroces devaient absolument être sauvages ?


Wild Beasts : Site officiel

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