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Beirut : (se) perdre pour tout retrouver

Beirut a study of losses nouvel album

Vendredi 18 avril 2025, Zach Condon, à l’origine du projet Beirut, revient avec A Study of Losses. Il s’agit d’un album terriblement touchant et d’une élégance rare. Ses dix-huit titres inédits forment une perspective hybride mêlant musique et arts du cirque. Il s’appuie, entre autres, sur les thèmes de la disparition, de la mémoire et de l’impermanence.

Zach Condon, fondateur de Beirut, a toujours eu un pied dans plusieurs mondes. Et pour cause : né à Santa-Fé, au Nouveau Mexique, il y a bientôt quarante ans, ce songwriter atypique a quitté l’école très jeune pour s’expatrier en Europe. Il y explore notamment les Balkans. Là-bas, il fait la découverte des musiques traditionnelles. Dès lors, celles-ci imprègnent tous ses travaux, dont ceux menés pour Beirut.

Ainsi, depuis ses débuts officialisés en mai 2006 avec l’album Gulag Orkestar, Zach tisse des ponts entre la folk américaine et les musiques traditionnelles d’Europe de l’Est. Autodidacte et très curieux, il s’est formé à la trompette, au ukulélé et à une multitude d’autres instruments. Cela lui a permis d’initier un style musical immédiatement reconnaissable par ses orchestrations mélancoliques et ses arrangements cuivrés.

Beirut : comment protéger ce qu’on ne peut plus atteindre ? 

C’est l’une des questions à laquelle Beirut tente de répondre, sans vraiment chercher à y parvenir, dans son nouvel album A Study of Losses. Un album, unique en son genre, né d’une invitation. Celle de composer la bande sonore d’un spectacle de cirque contemporain basé sur un roman allemand traitant des formes de disparition. Zach, séduit par la démarche artistique du Kompani Giraff, s’est laissé porter par l’inspiration du projet.

L’univers de l’album nous a rappelé, entre autres, celui de King Creosote et de Jon Hopkins dans leur Diamond Mine Jubilee Edition paru en 2012. A Study of Losses est à la fois riche et nuancé musicalement. Il s’y cache une réflexion intime sur la perte de repères, d’espèces, de souvenirs ou d’instants.

En outre, Zach interroge notre rapport au temps qui passe. Plus précisement, à ce que l’on tente d’archiver, de sauver ou simplement de ressentir avant de disparaître. Le titre Guericke’s Unicorn, déjà en ligne depuis deux mois, cristallise cette vision. Inspiré par une reconstitution scientifique fantaisiste d’un fossile chimérique, il associe un humour absurde à une tristesse qui semble infinie.


Beirut : site officiel | Photo : Lina Gaißer

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