Six ans après Kidsticks, Beth Orton revient vendredi 23 septembre 2022 avec son nouvel album Weather Alive à paraître chez Partisan Records. Le premier entièrement autoproduit en près de trente ans de carrière. On y retrouve la folktronica que la songwriter britannique affectionne depuis ses débuts, au service d’une révélation approfondie d’elle-même.
Elle fêtera à la fin de l’année ses 52 printemps. Néanmoins, Beth Orton a conservé son désir d’aventure intact et le lie à sa quête constante d’équilibre intérieur. L’auteure, compositrice et interprète originaire du comté de Norfolk à l’Est de l’Angleterre a gagné ses premiers galons aux côtés de William Orbit et des Chemical Brothers, entre autres. Son approche artistique, sa voix caractéristique et sa sensibilité ont fait le reste. Elles lui ont valu la reconnaissance de ses pairs et du public. Et ce, dès la sortie de son album Trailer Park en décembre 1996.
Pour comprendre l’intensité des compositions et des textes de Beth Orton, il est nécessaire de saisir l’ampleur des épreuves qu’elle a traversées. En tout premier lieu, le décès de ses parents alors qu’elle est encore jeune. En outre, la prise en charge bancale de sa pathologie : les médecins s’y prennent à plusieurs reprises avant de poser le bon diagnostic concernant sa maladie de Crohn. Ainsi, on peut considérer pleinement le sens de ses déclarations quant aux intentions qui l’ont animée durant la réalisation de son nouvel album Weather Alive : « Ce qui s’est passé avec ce disque je pense, c’est que comme j’étais acculée par la vie, j’ai pu me révéler à moi-même et collaborer avec moi-même, en fait. »
Beth Orton : défaire la lutte puis faire le beau
Dans sa cabane au fond du jardin, Beth Orton a conçu un nouveau chapitre de sa vie grâce à sa seule voix et un piano droit « à deux balles tout pourri ». Elle a pris le temps de se perdre dans ses souvenirs et ses intentions pour en tirer l’essence d’un album audacieux, sincère, capable de partager ce qui fait son identité, sa singularité et sa vulnérabilité. « Je voulais faire partie de ces femmes qui ont tout réglé et mis en ordre. Mais à 40 ans, j’étais toujours plus désordonnée et souffrante et les choses continuaient à aller mal », confie l’artiste. « Ce disque explore tout ça. Je parle de mes expériences d’une manière peut-être plus personnelle que jamais. Mais l’important, c’est ce que cette musique fera ressentir aux autres. »
Weather Alive est tout autant une confession qu’un parti pris. Il est également une retranscription fidèle des flux de conscience de son auteure. Que ce soit dans la transmission de certains mots de Proust dans Friday Night que dans la révélation de cette promesse qui méritait un rappel, au cas où, dans Unwritten. « Mon amour, ne chantes-tu point pour moi ? » s’interroge Beth dans Forever Young. Nul doute que la question ne restera pas bien longtemps sans réponse. Peu importe la conception du temps que chacun peut avoir. « Weather Alive n’est pas un chef-d’œuvre achevé. C’est une collaboration avec le temps, de quelqu’un qui se bat pour trouver du sens. Et dans cette lutte, quelque chose de beau a été fait. »
Beth Orton : site officiel | Photo : Eliot Lee Hazel
