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Renton | La chasse aux trésors commence au large

RENTON

Ala Hajri, alias Renton, est un artiste tunisien. Auteur, compositeur et interprète, il manie la musique comme on berce un nouveau-né durant les premières minutes de sa vie : avec délicatesse, sensibilité et émotion. Son premier album Surface est sorti début juillet dans son pays, l’occasion pour Skriber de lui offrir une traversée méditerranéenne en première classe pour diffuser en France ses vibrations électro invoquant une puissance d’ailleurs résidant pourtant tout près, au creux de nous-mêmes.

Né en 1995 à Tunis, Ala Hajri rencontre la musique pour la première fois à l’âge de six ans grâce à son oncle claviériste. Elle devient immédiatement l’héroïne de sa vie guidant sa volonté exacerbée d’extraire de chaque note un sens particulier apte à le mener à la véritable raison d’exister de la musique. Empruntant à son oncle les blanches et les noires capables de lui ouvrir les portes de compositions infinies, Ala Hajri entre au Conservatoire du Bardo de Tunis en 2008 pour s’accaparer les cordes d’une guitare conférant à ses premiers enregistrements toutes les nuances instrumentales et sentimentales qu’il recherchait jadis.

Grâce aux enseignements du chef de l’orchestre symphonique tunisien Ahmed Achour, il transforme son expérience de la musique classique en une réalité matérialisant sa quête d’une universalité : celle d’un message contenu en filigrane dans le code génétique de la musique dont il décide de devenir l’humble serviteur. Si l’approche de la musique d’Ala Hajri semble suivre un cheminement rationnel et scientifique, le monde qu’il développe est avant tout sensoriel et profondément introspectif. Un ouvrage poétique aux chapitres dressant les décors de films issus des images qu’Ala Hajri laisse s’insinuer dans son cosmos pour les traduire en sons enveloppants parfois terrorisants, parfois formules des plus beaux enchantements.

À la Surface d’un émoi

C’est le cas avec le premier single de son premier album autoproduit Surface. Le morceau, intitulé Prologue, dépasse sa première fonction d’introduction et projette l’ombre d’Ala Hajri à la surface des eaux d’une étendue dans laquelle il ne s’est pas encore immergé.

« Je ne fais pas encore précisément ce que je souhaite faire avec la musique dans ma manière de produire et de générer les sons. Le titre de ce premier album, Surface, m’est venu à l’esprit comme la première interaction superficielle avec ce que je souhaite faire. Je continue à chercher au-delà afin de plonger puis de nager dans les tréfonds de mon projet afin d’en sortir une musique toujours plus exacte scientifiquement et qui correspond à la nature de la vie ». Cette perspective tout autant pragmatique que surréaliste donne à elle-seule une nouvelle définition du hasard. Dans ce sens, le nom de scène choisi par Ala Hajri, Renton, transfigure son identité.

Renton : le hasard est évidence

Traduit de l’anglais, Renton signifie en effet « loyer de », comme si le fait de se présenter comme le locataire permanent de son existence et de sa musique n’avait rien d’une coïncidence pour Ala Hajri. Ainsi, le hasard devient un fait probant, une évidence. De quoi expérimenter différemment les évènements de notre quotidien. De quoi considérer sous un autre angle notre place, notre rôle, nos ambitions et le sens véritable de notre vie.

Le recul pris par Renton durant les quatorze mois qui ont précédé la sortie de son album Surface l’a mené à une connaissance, notamment de lui-même, à laquelle peu de gens accèdent. Le temps et l’énergie déployés pour pouvoir distinguer « le son pur et celui qui ne l’est pas, comment le champ des sons interfère avec la fleur de la vie » ont permis à Renton de pénétrer le mystère sous nos pieds bien malgré lui. Un mystère qu’il partage à sa manière dans Prologue et dont il offre toutes les subtilités dans ses huit autres morceaux bientôt disponibles en France, notamment dans Tides of the Ocean. La chasse aux trésors commence au large, par-delà les marées et les courants capricieux de la dissuasion. La promesse de Renton vaut le coup que vous y succombiez.


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