Auteure, compositrice et interprète autodidacte, Émilie Zoé sortira vendredi 18 février 2022 son nouvel album Hello Future Me. La Lausannoise y exprime sa propre vision de l’avenir dans la continuité des sonorités rock et expérimentales de son autre album The Very Start paru en novembre 2018.
Sur les rives du Lac Léman, Émilie Zoé fait sa ronde. Depuis l’enfance, elle enchaîne les tours et les détours qui l’ont menée vers elle, la gamine qui ne se voyait que dans la musique. Quelques années plus tard, à 19 ans, elle rencontre les musiciens qui la lui rappellent. Elle ose puis expose ses premiers travaux à travers son premier EP solo Empty. Nous sommes en 2013. Écrit durant ses quatre ans de tournées européennes en tant que guitariste et choriste de l’artiste bâloise Anna Aaron (Two Gentlemen, label de The Young Gods et Sophie Hunger), la sortie de ce six titres, intégralement autoproduit, donne l’opportunité à Émilie Zoé de s’exprimer pleinement pendant ses premiers concerts sous son seul nom.
Depuis, la songwriter suisse a tracé la route en Europe et dans le monde en participant à plusieurs festivals. Et ce, jusqu’à l’orée de ses propres décors rock. Le soir venu, elle retrouve son meilleur ami et coloc Nicolas Pittet dans le canton de Neufchâtel, son territoire à elle, à eux. Et oui : lui aussi fait de la musique. Il est batteur et accompagne Émilie depuis ses débuts sans jamais la lâcher. La preuve une fois de plus avec son nouvel album Hello Future Me à paraître le 18 février.
Émilie Zoé : condamnés à attendre ?
Hello Future Me a été écrit et enregistré entre 2020 et 2021. Le duo a favorisé l’approche de l’autoproduction, en collaboration avec le producteur et musicien Louis Jucker. Celui-ci est également un fidèle d’Émilie Zoé. En effet, il participa dès 2014 à la réalisation de son premier album Dead-End Tape. « Au-delà de la frontière, ne tente pas d’être quelqu’un d’autre » : dès la première plage Across The Border, Émilie Zoé met en garde tout comme elle semble se mettre en garde elle-même. L’heure n’est plus aux illusions mais à une confrontation avec le réel. Plus précisément, celui qui nous habite et qui l’anime, elle. Les cordes dans la maison des parents font frémir. Elles sont autant d’échos à celles de Radiohead dans leur tube I Might Be Wrong. Elles s’incrustent avec la même frénésie sous les crânes et dans les cœurs.
Avec Hello Future Me, Émilie Zoé décrit un abandon de soi et un mélancolie qui se faufilent à travers le son des cloches de villages et les rues des grands centres urbains. La berceuse est une révélation, l’évidente envie de vivre, un cri de détresse de ne pas la laisser s’exprimer plus qu’elle ne le voudrait. L’invocation d’un feu, consumant les roses puis la terre toute entière, ne fait finalement plus aucun doute. Avant une dernière mise en orbite, le panorama devient apocalyptique. Et si le tonnerre gronde, si l’éclair frappe, c’est pour fendre la roche et permettre à l’humain de reprendre ses droits. Hello Future Me, Future Us : l’heure n’est plus aux illusions mais à une confrontation avec le réel. Celui qui nous habitait et nous animait. Celui qui revient à la charge après que beaucoup eurent tout fait pour ne plus l’entendre, le comprendre ni le voir.
Émilie Zoé : site officiel | Photo : Léa Martinez
