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Julie Byrne | Entre chiens et loups

julie byrne

Julie Byrne sortira le 13 janvier prochain son second opus intitulé Not even happiness. La New-Yorkaise sait user depuis longtemps de sa voix pour envoûter les esprits les plus retors. Au même moment, elle déverse sur le monde un torrent de bienveillance effaçant les vagues à l’âme. Il faut dire que si sa folk subjugue, c’est bien parce qu’elle se déshabille sans fausse pudeur.

Julie Byrne est une artiste bien éloignée du « too much », sachant accaparer nos oreilles puis tous nos sens pour nous mener vers une inévitable résolution. Voilà quelques secondes bien employées, c’est sans doute ce que vous vous direz vous aussi après avoir cliqué sur play pour laisser s’insinuer l’invitation de Julie Byrne, au-delà de son univers musical, au-delà de ses pensées et de ses réalités. En tous les cas, pour certains d’entre vous. Car si les subtilités de Julie Byrne savent émouvoir, c’est en éludant les gros sons et les acrobaties vocales et instrumentales.

Julie Byrne est à prendre telle qu’elle est. Il ne s’agit pas d’en faire des caisses. Il s’agit d’être juste. Dans cette perspective, elle vagabonde sans se perdre. Elle compose ses sensations à travers les expériences d’une vie empreinte de délicatesse, d’introspection et d’isolement. En effet, la solitude de Julie Byrne est partout. Elle pénètre son timbre vocal. L’objectif n’est ni l’apitoiement, ni la compassion, ni la résignation. Il est d’échapper à la torture des ratures, à la complexité inadmissible des contextes. Par exemple, lorsque le recul n’est plus et que la noyade menace. Prenez un peu de hauteur : voilà les sentiments tels qu’ils existent. Sans voile, ni strass, ni fatalisme. Sans cause perdue, pas même la vôtre. Au contraire : il y a tout à gagner à accepter ce que Julie Byrne a tout à offrir.

Un embrassement qui vous embrase

Julie Byrne décrit l’existence sans la décrier. Elle ose s’appuyer sur des références choisies. Elle les a glânées ça et là durant ses voyages et ses séjours dans les villes qui l’adoptent pour quelques heures, pour quelques jours. Pourtant, elle les définit comme ses autres chez-elle. Buffalo, Pittsburgh, Chicago, Seattle, La Nouvelle Orléans, Northampton : si son nomadisme la ramène toujours à la ville à la pomme, c’est pour mieux croquer les émotions qu’elle s’empêche de dévorer durant ses différents parcours, pour mieux les disséquer. Non pas à la façon d’un chirurgien, plutôt à celle d’un enfant découvrant le monde qui l’entoure.

Le premier album de Julie Byrne paru en 2014, Rooms with walls and windows, s’inscrivait déjà dans cet élan lyrique « naturalistique ». Et ce, tant dans son écriture que dans sa composition musicale. À la Young Woman fabriquant sa simple vie en apprenant ce qu’elle ne peut garder répondait le titre Prism Song, une déclaration à une amour pur gorgée de lumière. Il mêlait des hypothèses incroyablement romantiques. Celles-ci n’auraient jamais permis à Julie Byrne de savoir ce qu’il aurait pu signifier pour elle si elles s’étaient concrétisées.

Julie Byrne : quand les mots sont vains

C’est la conclusion de toute cette histoire. Bien entendu, il ne s’agit pas de ceux de Julie Byrne. Il s’agit des miens et de ceux de tous ces autres tentés de dépeindre la belle évidence de son don d’elle-même. Un don qu’elle fait à nouveau en toute humilité dans Not even happiness. Follow my voice : follow hers ! Puisque c’est elle qui vous le dit. Dans ces circonstances, la seule chose à faire est de mettre votre flux cérébral sur pause et de vous laisser aller. Suivez sa voix, suivez son intention, suivez le courant qu’elle stimule à nouveau en vous, et laissez sur les berges les préjugés et les odeurs délétères.

Peut-être aurez-vous la chance d’entendre cet appel. De dépasser les structures usuelles pour rejoindre l’harmonie déstructurée de Julie Byrne, sous les cieux d’un Natural Blue révélant toutes ces nuances. Celles posées finement sur la toile par les pinceaux de ses mots. Dans les origines d’une essence céleste devenant le lieu de votre premier rendez-vous.


Julie Byrne : site officiel

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