Depuis sa rencontre en 2005 avec Mark Daumail, le fondateur du groupe français Cocoon, Morgane Imbeaud crée en silence les sonorités d’une sphère qui n’appartiendrait qu’à elle. Une petite planète qui se nourrit des promenades poétiques au clair de lune. Elle les imagine à l’ombre des scènes sur lesquelles elle fit valser sa voix pour Cocoon, mais aussi pour Peaks et Un orage. Elle a sorti en 2015 son premier album solo, Les Songes de Léo. Celui-ci a été réédité le 7 avril dernier : il intègre cinq titres inédits.
Bonjour Morgane. Tu as fêté tes trente ans le 14 avril dernier, soit 7 jours après la sortie de la réédition de ton premier album Les Songes de Léo. La trentaine est souvent l’occasion de faire un premier bilan de sa vie. Quel est celui que tu as fait pour la tienne ?
Morgane Imbeaud : Je ne sais pas si mes trente ans ont été un déclic. Mais j’ai l’impression que le fait d’avoir réalisé Les Songes de Léo, après avoir passé presque trois ans à travailler dessus, m’a libérée. Disons que je m’assume beaucoup plus en tant que femme, en tant que musicienne aussi. J’avais l’impression de ne rien mériter. Je me mettais même des coups de fouet à moi-même. Aujourd’hui, j’ai plein d’idées, j’ai envie de faire plein de choses. Je dirais que je suis soignée des vieilles angoisses que je gardais depuis longtemps. Désormais, je me sens beaucoup plus forte. Je ne voulais pas forcément parler de moi au départ en faisant Les Songes de Léo. C’est pour cette raison que j’ai créé toute une histoire. Je me disais que les peurs que j’avais étaient des choses assez communes finalement. Des peurs que tout le monde ressent à un moment donné dans sa vie. J’avais aussi et simplement envie de rassurer.
Pourquoi dis-tu que tu ne méritais pas ?
Morgane Imbeaud : Je ne sais pas en fait (rires). J’ai toujours eu peur de faire des choses. Je passe beaucoup de temps à m’excuser : on me le reproche d’ailleurs souvent. J’avais envie de m’effacer. J’avais envie d’aider, mais j’avais du mal à m’aider moi-même. Je ne sais pas si c’était lié à ma jeunesse. En parallèle, je me sentais invincible. Je voulais dépasser ces peurs, me lancer plein de défis. En réalité, je ne sais pas si les trente ans ont vraiment joué. Mais je me sens tellement mieux maintenant ! J’ai juste envie de faire les choses désormais. On n’a qu’une vie : ça ne sert à rien de la passer à se poser trop de questions et à rester guidé par ses peurs.
Tu disais également à l’instant que tu avais fait Les Songes de Léo pour rassurer. Mais pour rassurer qui ?
Morgane Imbeaud : Je n’avais pas forcément besoin de me rassurer moi-même car j’avais déjà fait ce travail-là sur moi. Mais je me rends compte que les gens ont peur. Même si nous sommes en 2017, je trouve qu’il y a un vrai problème de tolérance, ce qui fait qu’on se retrouve souvent à juger l’autre. Mais si on juge l’autre ainsi, c’est souvent parce qu’on se compare, qu’on ne partage pas ses valeurs et que tout est guidé par la peur. Si je n’ai jamais été quelqu’un d’intolérant, j’avais peut-être l’impression de me diriger vers ça. Mais quand on arrive à s’accepter un peu près tel qu’on est avec ses qualités et ses défauts, on trouve à nouveau l’apaisement. Je voulais apaiser les gens. À travers l’histoire de Léo, je voulais tenter de leur dire que chacun peut réussir à être heureux malgré les périodes très difficiles qu’il peut vivre : ces périodes sont normales et nous font tous avancer. Leur dire aussi que personne n’est seul.
Tu es née à Clermont-Ferrand, dans une famille dédiée à la musique. L’Auvergne est connue pour ses espaces naturels d’exception, et bien sûr, pour ses volcans. Si je te demandais de fermer maintenant les yeux et de t’imaginer au sommet de l’un d’entre eux, lequel serait-il ? Pourquoi ?
Morgane Imbeaud : En fermant les yeux, je crois que je me verrais au sommet du Puy-de-Dôme. J’aime beaucoup y aller. En plus, nous avons désormais un petit train qui y monte : nous ne sommes plus obligés d’y aller à pied ! (rires) Je m’y vois avec ma meilleure amie. C’est un lieu qui me rassure beaucoup. Que l’on ait des idées noires ou que l’on soit joyeux, les volcans et les montagnes savent me ramener à la réalité. Ils me persuadent aussi que rien ne peut nous atteindre. Qui plus est, je fais de la photo et l’endroit s’y prête merveilleusement.
J’ai un souvenir singulier au sommet du Puy de La Vache. Je me rappelle de ce moment précisément : d’une part, parce que j’avais trouvé le nom de cet endroit amusant. D’autre part, parce que j’avais pu m’approcher du bord sans tomber, poussé par les vents forts de ce jour-là. J’avais fermé les yeux et vu certaines images. Et toi, dans la même situation que moi, qu’aurais-tu vu ?
Morgane Imbeaud : J’adore le Puy de La Vache, c’est un endroit extraordinaire ! Très bonne question en tous les cas… Il faudrait sans doute que je fasse le test à mon tour pour te répondre. Je dirais néanmoins que je me concentrerais sur ce que je vois. J’ai une grande facilité à être dans la lune, j’ai du mal à rester attentive longtemps sur ce que je fais. En fait, je suis une grande rêveuse. À la limite, je pense que je m’imaginerais voler… J’aimerais bien, malgré le vertige. Un moment seul, tellement bien, tellement pénard ! (rires) Où rien ne peut nous atteindre.
Ta rencontre avec Mark Daumail est celle qui te fit connaître du grand public. Votre duo Cocoon s’est distingué dès 2007 avec un premier album intitulé My Friends all died in a plane crash. Drôle de nom pour un premier jet mêlant folk anglaise et harmonies vocales planantes. C’était quoi l’idée à l’époque avec ce titre ?
Morgane Imbeaud : Quand j’ai rejoint Cocoon, j’étais toute jeune. Les chansons existaient déjà, je les avais immédiatement adoptées. Elles racontaient l’histoire de Mark. L’idée du titre venait donc de lui. Je pense que je ne trahis rien puisqu’on en parlait déjà à l’époque : cet album est en rapport avec un période difficile pour lui. Il avait perdu des gens. Cela avait été pour lui quelque chose d’assez violent. C’est pour cette raison qu’il avait imaginé cela comme un accident d’avion.
Comment définirais-tu aujourd’hui ta relation avec Mark Daumail ?
Morgane Imbeaud : On ne se voit pas car j’habite à Clermont-Ferrand alors qu’il est à Bordeaux. Je pense que nous sommes aujourd’hui moins faits pour travailler ensemble. Mark est très doué, il fait beaucoup de chansons et de nombreuses autres choses. Je suis peut-être plus « lente » sans que ce ne soit négatif. En tous les cas, il y a toujours cette bienveillance entre nous.
Des regrets quant à la fin de votre collaboration ?
Morgane Imbeaud : Non. D’ailleurs, pourquoi en aurais-je ? J’ai rencontré Mark en terminale au lycée. C’était juste super. Cocoon était une expérience tellement riche ! Nous avons fait plein de voyages. Cocoon m’a aussi permis de devenir la personne que je suis maintenant, la musicienne que je suis aussi. Je n’ai que de très bons souvenirs. On a rigolé comme jamais ! Nous arrivions à combiner le travail et notre amitié très simplement. J’en ai d’ailleurs toujours besoin. Mon métier me fait voyager en tournée et dormir avec mes « collègues ». J’ai toujours besoin de beaucoup d’affection. Je sais que ça ne plaît pas à tout le monde, mais c’est ainsi que je fonctionne. Car il s’agit pour moi d’une seconde famille et je trouve ça très important.
2012 : le groupe Peaks avec Yannick Demaison, Romain Carrier et Vincent Estival. 2014 : Un orage avec Xavier Caux. 2015 : la première édition de ton album solo Les Songes de Léo. Quel est le dénominateur commun de ces projets musicaux bâtis de tes mains ?
Morgane Imbeaud : Moi ! (rires) En fait, ces projets se sont faits complètement par hasard. Nous habitions Yannick et moi à Clermont-Ferrand. Nous étions très amis. J’adorais ce qu’il faisait : je trouve que Yannick est également très doué. Il ne se mettait pas du tout en avant. Nous nous étions dits que nous ferions des choses ensemble, sans savoir où nous allions ni ce qui allait en ressortir. On a finalement sorti un petit EP de six titres, et fait quelques jolies dates avec le groupe Peaks : c’était bien. Nous sommes toujours amis. Yannick est d’ailleurs avec moi sur scène pour Les Songes de Léo. Quant à Xavier, nous sommes également très amis. Nous nous étions rencontrés sur les routes à l’époque de Cocoon. Lui était dans Yodelice. Nous nous croisions très souvent, notamment à Paris lorsque j’y habitais. Ainsi, nous nous sommes rendu compte que nous avions un certain nombre de références musicales communes. Nous avons finalement sorti un EP pour Un orage, fait également quelques dates super jolies. L’amitié est très présente dans tous les projets que je fais. Chaque projet est en fait un prétexte pour recréer un cocon familial et amical qui m’est cher. Pour qu’on se sente bien, heureux.
Quelle est la touche Morgane Imbeaud selon Morgane Imbeaud ?
Morgane Imbeaud : Très bonne question… Je ne sais pas. C’est dur. Je crois que… Musicalement… C’est vraiment une très bonne question… Je réfléchis en même temps… Quelle est ma touche ? Je ne sais pas. Musicalement, j’ai toujours un côté très doux à la limite. Même si j’ai appris à m’affirmer un peu plus (rires). À dire non aussi quand j’en avais envie. C’est aussi l’idée de réunir. J’aime réunir autour d’un projet, autour de la musique.
« Ça m’a toujours paru très naturel d’aller vers Jean-Louis. C’est quelqu’un qui m’a beaucoup aidée. D’ailleurs, je ne sais pas s’il s’en est vraiment rendu compte. Il m’a vraiment guidée. Il m’a appris à grandir »
Le 7 avril dernier, tu as donc sorti une version rééditée de ton premier album solo paru en 2015, Les Songes de Léo, coécrit pour six titres avec Jean-Louis Murat. Le disque est présenté comme « le parcours initiatique d’un petit garçon félin solitaire complexé par son unique oreille. Il se délivre de ses angoisses à travers des épreuves magiques, sensuelles et parfois cruelles ». Comment en vient-on à imaginer une telle histoire ?
Morgane Imbeaud : En fait, à l’époque où j’ai recommencé à composer des thèmes au piano chez moi et à me débloquer complètement, j’écrivais des pensées, des images que j’avais en tête. C’était vraiment des tableaux. J’avais des côtés un peu sombres : ça peut être paradoxal vu mon tempérament plutôt joyeux. J’aurais pu tomber dans le glauque, mais je ne le voulais pas. C’est pour cette raison que j’ai réécrit plein de choses. J’ai donc fait ainsi pour la scène du phare, celle des montagnes… Puis j’ai pris tous ces petits bouts avant d’imaginer un personnage. Celui de Léo m’est venu parce que je suis entourée de chats depuis longtemps. J’adore les chats ! (rires) J’admire beaucoup leur indépendance et leur force. Je voulais que Léo ait quelque chose de spécial : voilà pourquoi je l’ai imaginé avec une oreille manquante. Pourquoi l’oreille ? Je l’ignore. Je pourrais dire que cela vient de l’oreille interne, de l’équilibre, du fait que je sois musicienne. Tout ce que je sais, c’est que je ne souhaitais pas raconter une histoire à la première personne car je voulais que chacun puisse se reconnaître dans le personnage de Léo. J’espère qu’on a réussi.
Dans quelles circonstances as-tu rencontré Jean-Louis Murat ?
Morgane Imbeaud : Nous nous étions rencontrés une première fois à Clermont-Ferrand. Nous avions plein d’amis en commun. Il connaissait aussi mes parents. Il m’a presque vu naître. J’avais ensuite fait des voix en 2007 pour son projet Charles et Léo : j’avais vingt ans. Nous nous sommes ensuite revus pour l’album Babel. Il m’avait demandé de venir à l’un de ses concerts pour faire des chœurs au côté de The Delano Orchestra. Je suis passée en studio et j’ai fait quelques dates. Nous avons ensuite poursuivi cette collaboration pour Morituri. Là aussi, je ne suis sans doute pas suffisamment objective, mais j’ai énormément aimé cet album. Ça m’a toujours paru très naturel d’aller vers Jean-Louis. C’est quelqu’un qui m’a beaucoup aidée. D’ailleurs, je ne sais pas s’il s’en est vraiment rendu compte. Il m’a vraiment guidée et m’a appris à grandir. De plus, il a été quelqu’un de très important. Quand je lui ai présenté Les Songes de Léo, il y avait des chansons que j’avais composées en anglais. Le problème, c’est que je n’arrivais plus à les transposer en français à cause des sonorités, des pieds. Je lui ai expliqué que chaque chapitre correspondait à une chanson. Jean-Louis a été très réactif. Il a su me toucher là où je ne pensais pas. Je me suis dit qu’il me connaissait vraiment très bien, voire mieux que moi-même.
Parmi les titres coécrits avec Jean-Louis Murat pour Les Songes de Léo, quel serait celui qui représente le plus fidèlement votre connexion artistique et personnelle ?
Morgane Imbeaud : Je dirais peut-être Jerk. Parce que c’est avec cette chanson que je me suis rendu compte que Jean-Louis me connaissait vraiment très bien. Qu’il avait su capter tout ce que j’avais envie de sortir.
Dans Les Songes de Léo, ta voix semble prendre le temps de s’ouvrir, bien plus que dans tes précédentes collaborations. Elle m’a notamment rappelé celles d’Ana Torroja et de Mylène Farmer, notamment dans les titres Léo, It’s too late, Un rêve froid et Run away. Associée à la musique, cette voix crée un monde éthéré, égaré entre éden et apocalypse. Peut-on dire que la différence de Léo est l’instigatrice de la révélation de la profonde identité de Morgane Imbeaud ?
Morgane Imbeaud : Oui. C’est complètement ça. C’est rigolo car je me rends compte que la voix évolue vraiment, y compris dans ce que je suis en train de composer actuellement. Il y a encore quelque chose qui a changé. Je crois que je me libère petit à petit. Le chant est une chose très psychologique je trouve. Quand on se sent tout petit, que l’on est recroquevillé sur soi-même, quand on n’ose pas vraiment s’exprimer, cela se ressent forcément dans un chant. Avec Les Songes de Léo, j’ai commencé à m’ouvrir dans mon corps, dans ma vie sociale. J’ai osé l’écrire, j’ai osé plus le chanter, le ressentir. C’est presque logique quelque part. À l’époque de Cocoon, j’avais vingt ans. Il y avait un certain nombre d’aspects de ma voix que je ne connaissais pas techniquement. Je ne savais pas non plus trop ce que je voulais. Qui plus est, même si nous étions deux leads, j’étais plutôt dans les chœurs. J’avais pris l’habitude d’essayer d’envelopper, d’épouser la voix de Mark. Idem avec Peaks et Un orage. Et donc, ce fut un peu compliqué pour moi de me retrouver en lead dans Les Songes de Léo.
Les Songes de Léo s’expriment aussi à travers les images et les vidéos conçues par Christophe Chabouté. Dans quelle mesure cet apport dessiné et animé était-il nécessaire pour raconter l’histoire de Léo ?
Morgane Imbeaud : Quand j’ai écrit cette histoire et une fois que les chansons étaient à peu près toutes composées, je suis allée voir Alexis Magand. C’est un ami très proche qui fait partie de Biscuit Production, spécialisée dans la création audiovisuelle. Je voulais créer un véritable spectacle qui dépasse la seule perspective d’un concert. Nous avions des contraintes budgétaires : il faut savoir que la réalisation d’un dessin animé correspond à trois secondes par jour. Ça coûte donc très cher. J’avais déjà contacté Christophe Chabouté car je souhaitais que ce soit lui qui donne vie à l’univers que j’avais en tête. Nous nous sommes servis de ses dessins pour recréer toute l’histoire du spectacle. Je ne voulais pas que la musique prenne le pas sur l’image ni l’inverse. Il s’agissait d’un gros défi pour moi. C’est pourquoi il existe deux versions du spectacle : une en 2D au format ciné-concert, l’autre où nous sommes entourés sur scène de deux voiles blancs et où l’image est coupée en deux pour créer une profondeur afin que le public puisse se faire sa propre histoire en pénétrant complètement dans la musique et dans l’image.
Parmi les 18 morceaux disponibles sur la version rééditée des Songes de Léo, peux-tu m’en citer deux qui se suffisent à eux-mêmes pour exprimer le sens profond du message porté par ce conte moderne ? Pourquoi ?
Morgane Imbeaud : Je commencerais par Léo. Le texte est simple et il résume bien l’idée de ce voyage qui débute et qui ne peut que bien se passer. C’est le moment du départ, de la renaissance aussi. Pour le second, je dirais La Nuit me perd. Il s’agit de l’un des derniers morceaux que j’ai composé et réalisé pour la réédition des Songes de Léo. Au départ, il était en anglais. Je l’ai réécrit en français, seule. Je trouve qu’il représente bien le personnage de Léo et des pans plus personnels de ce que je ressentais. Comme si je décrivais tout bêtement un moment d’angoisse qui arrive souvent le soir ou la nuit, quand on a peur du noir. Une peur enfantine. Une peur d’adulte aussi, de se retrouver seul. Doublée de cette fascination pour la nuit où tout est possible. Un moment enfin durant lequel on peut réfléchir à soi, à quelqu’un d’autre, tout en se laissant aller.
Pourquoi avoir choisi de sortir une version rééditée de ton premier album plutôt que d’en concevoir un nouveau ?
Morgane Imbeaud : Pour deux raisons. La première version était sortie chez un label qui n’existe plus aujourd’hui. J’étais donc bloquée car je n’avais plus accès à mon album. J’ai donc dû récupérer tous les droits. En parallèle, je trouvais dommage de continuer à défendre le spectacle sans vraiment avoir l’album. C’est donc la première fois que je suis aussi productrice pour cette réédition. Voilà pourquoi nous avons lancé une campagne de crowdfunding sur KissKissBankBank. Je n’ai jamais vraiment été pour la sortie d’un nouvel album. Je ne souhaitais pas non plus ressortir la même première version. J’aurais pu sortir un EP à la limite mais cela aurait été dommage. Du coup, on a fait avec le budget qu’on avait et ajouter cinq nouveaux morceaux. Concernant la suite, je suis déjà en train de la travailler. Ce ne sera pas un second volume des Songes de Léo mais quelque chose de complètement différent.
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