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Okala | Expérience de vie imminente

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Il est l’une des plus belles découvertes de cette année. Baptiste Okala, Okala tout court, est un jeune artiste qui étonne par sa musicalité, ses mots et sa créativité. Notamment lorsqu’il s’agit de partager des expériences aussi mystérieuses que celle de mort imminente qu’il fit étant jeune. Pour l’occasion, il a dévoilé fin novembre le clip de son titre NDE qu’il a réalisé lui-même. Une réussite. 

On n’a pas vraiment envie de tourner autour du pot avec des talents de la trempe de Baptiste Okala. C’est fort, c’est beau, c’est puissant, parce que c’est profondément inspiré et inspirant. Alors, quand on tombe sur son clip confectionné par ses seuls soins pour son single NDE, on se laisse tout simplement porter. Puis on veut savoir qui se cache derrière cette sensibilité exquise. C’est pour ça qu’on a voulu le rencontrer.

Okala : présentations

Okala est auteur, compositeur et interprète. Il fait de la post-pop alternative dans le cadre d’un projet musical en solo entièrement autoproduit. Il y a trois ans, il sort son premier EP First Step, quelques semaines seulement avant le début du premier confinement. L’horreur ! Comme beaucoup d’autres artistes, et alors qu’il reçoit ses premiers retours très positifs sur sa première production, ses concerts sont reportés puis annulés.

Malgré tout, plusieurs titres de cet EP se retrouvent en rotation sur les ondes, notamment le très mélodieux Lion’s Den. On y perçoit déjà sa touche. Entre autres, à travers des arrangements harmonieux et une interprétation ressentie. En parallèle, Okala profite de cette période pour travailler en profondeur son live en off dans la salle de musique actuelle de sa ville, La Lune des Pirates, à Amiens. Mais aussi pour avancer sur ses créations l’instar du clip de NDE, un sublime morceau qui évoque son expérience de mort imminente vécue lorsqu’il était encore ado.

NDE : au-delà d’un simple clip

“J’ai l’impression de n’être jamais vraiment sorti de cette NDE. C’est marrant, cette sensation d’y être toujours un peu et qu’elle s’immisce en permanence dans tout mon art, toute ma musique. Peut-être même dans mon quotidien. Après First Step, j’avais envie de me dévoiler davantage et de raconter ce qui me paraît avoir été un événement structurant de mon existence, dans ma façon de percevoir le monde.”

“Je jouais NDE sur scène depuis plusieurs années déjà. J’ai pensé que son énorme part d’intime exigeait que je porte moi-même le clip, que j’y mette mes tripes. Je devais être certain d’avoir les capacités techniques et l’entourage pour réaliser son clip. Mais aussi et surtout pour le faire “vivre” ensuite. J’ai rencontré mon éditeur et mon manager il y a quelques mois. Ils m’ont permis d’aller au bout de ce projet de single/clip. En fait, je l’ai imaginé comme une œuvre complète.”

Okala : des rêves persistants qui traversent l’image et le temps

“La particularité de NDE, c’est que je fasse référence, pour la première fois dans un clip, à un événement précis de ma vie à la façon d’un rêve. Et c’est hyper dur à raconter un rêve ! Les rêves sont d’abord des expériences sensorielles. J’ai donc tenté de résumer ma NDE visuellement en quatre minutes alors que dans mes souvenirs ce fut beaucoup plus long ! Mais l’essence est là… Ça en fait peut-être un témoignage de l’au-delà…”

“J’ai toujours aimé le format clip. J’étais un immense fan de Michael Jackson avec des posters dans ma chambre et tout et tout (rires). Ce que j’en ai retenu, c’est qu’un clip ne doit jamais être juste illustratif. Joli pour joli, ça me laisse généralement un peu à côté. Idem pour les prouesses techniques. Je pense que l’image doit toujours servir le propos général, que le clip soit narratif ou pas d’ailleurs, qu’il y ait du budget ou non. Alors si je devais choisir trois ingrédients pour un clip réussi, je dirais “pas de neutralité”, autant de sémiotique que possible et un rythme adéquat !”

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Okala : une bonne longueur d’avance (au moins)

Parmi les excellentes références que Baptiste Okala met en avant pour décrire son univers à ceux qui ne le connaissent pas encore, il y a notamment Alexandre Longo aka Cascadeur. Son titre Meaning fait partie de notre playlist ultime. NDE nous l’a rappelé. D’une part, par la profondeur de son interprétation. D’autre part, par le sens attaché à chacune de ses paroles. Ces deux aspects portent une gravité singulière qui semble l’habiter. Celle-ci sert très justement cette mélancolie que l’on perçoit dans les morceaux d’Okala, NDE compris. Une mélancolie qu’il semble avoir (déjà) domptée d’une certaine manière.

“Je comprends que Meaning fasse partie de ta playlist ultime ! Et je suis flatté que NDE te la rappelle ! J’ai longtemps essayé de m’expliquer d’où provenaient ma mélancolie et mon sentiment de décalage. La plupart du temps, j’ai l’impression d’être à côté de mes pompes tu vois, c’est un peu curieux ! Ça me donne parfois l’air rêveur, voire mystérieux. C’est tout à fait involontaire, mais non subi. Je suis souvent absorbé par mes pensées et ça me donne un rapport au temps et au silence particulier. Je crois que ça s’entend dans ma musique.”

Baptiste Okala : sa philosophie, sa vision

“Je ne sais pas si j’ai vu ou compris des choses… Je me dis que ça n’est peut-être pas tant ce qu’on vit qui compte vraiment. Que peut-être est-ce davantage ce qu’on en fait puis ce qu’on en retient. J’essaie de garder en mémoire tout ce qui m’a construit. D’une certaine manière, ma musique en est le témoignage. C’est une angoisse pour moi d’oublier la sensation des choses, le contact des gens, des souvenirs d’instants aussi anodins que précieux. Je crois que ma musique me sert aussi à ça : à ne jamais oublier.”

Ce que dit NDE sur son expérience de vie imminente

“C’est amusant cette formule et très poétique ! Ça me plaît bien ! Je dirais que mon expérience de vie imminente tient au fait que je suis là, bien conscient d’être là, d’exister, et que le voyage ne fait que commencer ! Je pense que toutes les vies se valent. Ça parait niais dit ainsi. Pourtant, il m’a fallu un certain temps pour comprendre que ma propre vie avait autant de valeur qu’une autre. De comprendre et d’intégrer ce que ça signifie vraiment… On est tous pris dans un système qui, sans le dire clairement, hiérarchise nos existences. C’est pour ça qu’on a vite fait de s’oublier quand on n’est pas “bien né”. Et qu’on oublie de vivre aussi. Mais les remords sont préférables aux regrets ! YOLO !”


Okala : Facebook | Photos : Rodolphe Parmentier

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