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BLOW | Souffler sur la braise d’une inventivité décidée à exister

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Il se cherche sans doute encore. Pourtant, on ne peut lui enlever son regard sur un genre servant trop souvent de fourre-tout. Quentin Guglielmi est de retour avec BLOW, un projet musical prometteur s’inscrivant dans la continuité de ses premières tentatives artistiques connectées depuis quelques temps à l’électro et ses subtiles dimensions. BLOW, c’est aussi le groupe qu’il compose avec ses trois acolytes incarnant chaque pan de sa personnalité à triple mesure. BLOW, c’est enfin le nouvel EP Fall in deep à paraître vendredi, moins de deux mois après la sortie des Remixes de I sorti début 2016.

Il en veut, donc il s’accroche : voilà l’idée que l’on se fait dans un premier temps du parcours de Quentin Guglielmi à l’écoute de ses productions musicales depuis 2010. Ce fan de Jim Morrison et de Robert De Niro vient alors de débarquer à Paris et commence par étudier la communication. À ses côtés, le ténébreux Gaspard Ménier, l’ami d’enfance devenu un frère, épris de musique tout autant que lui. Tissant la trame d’une histoire familiale inédite sur fond de renouveau générationnel, ils fondent le groupe Scarlett Queens. Quentin écrit et met le théâtre de côté. Gaspard compose et fait ses premiers pas dans le mannequinat. Trois albums aux contours rock voient le jour, notamment Vermella en juillet 2012, dans lequel les deux compères s’autorisent même quelques notes de violon dans Martyr Hotel, prélude Fauvien à une mutation de plus en plus proche.

Les ailes se déploient et diffusent un nouvel air dès 2013, celui de 7IK. Gaspard trace sa route et se fait un nom avec sa belle gueule. De son côté, Quentin rencontre le bassiste Thomas Clairice. Ils expérimentent, inventent et décantent les sonorités pop et électro de leur nouvel ADN. Ensuite, ils sortent en 2014 un premier EP intitulé We’ll bet better soon. Rejoints par le guitariste Jean-Etienne Maillard puis par le batteur Pierre-Elie Abergel, la machine et les sons qu’elle produit se change en poésie : le quatuor délie les langues et souffle sur la braise d’une humeur faite de candeur et de stupeur : BLOW est né.

BLOW : paré pour perdurer

Avec son nouvel EP Fall in deep, on perçoit chez BLOW un changement de registre. Non pas dans l’écriture et la composition, mais plutôt dans l’intention. Si l’on perçoit que les liens qui unissent ses membres dépassent désormais leur seule amitié, c’est grâce au tact employé dans le façonnage de cet EP. Ses deux premiers singles sont taillés pour le succès. Fall in deep combine des rythmes instillant l’envie d’une danse élégante à des chuchotements conjurant l’éphémère. Quant à You killed me on the moon, il emprunte les codes d’une jeunesse dédiée à une intemporalité sans condescendance.

On peut croire que l’on arrive en retard. Nul doute que le parcours de Quentin Guglielmi servira d’exemple à tous ceux qui doutent de la voie qu’ils ont choisie. Et qui se risquent à enlacer l’inconnu en osant persister quand il serait préférable pour tous ces autres d’arrêter. BLOW démontre une profondeur spéciale dans Fall in deep. Au détour d’une chute, dans un couloir sombre orné de prismes synthétiques en fusion noire, la lumière est parfois bien plus proche qu’on ne le croit. Il suffit de tendre la main sans crainte puis de reprendre sa marche en tâtonnant le moins possible. En allant droit devant et avec le sourire, jusqu’à la reconnaissance de son public. BLOW l’a semble-t-il bien compris.


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