Menu Fermer

Broken Social Scene | Entre les parfums du chaos et l’immensité de l’optimisme

broken social scene

Voilà sept ans qu’il était en sommeil, accaparé par d’autres projets parallèles. Le collectif canadien Broken Social Scene revient aujourd’hui avec son cinquième album : Hug of Thunder. Délaissant le rock atmosphérique de ses débuts au profit de sonorités baroques, la formule fonctionne toujours. Elle permet de confirmer le virage plus pop initié avec son précédent opus Forgiveness Rock Record en 2010.

Justin Peroff, Charles Spearin, Leslie Feist, Jessica Moss, Leon Kingstone, Amy Millan… Leur point commun ? Ils font ou ont tous fait partie de Broken Social Scene. Il s’agit d’un collectif canadien fondé à Toronto en 1999 par Kevin Drew et Brendan Canning. L’idée du projet naquit d’une évidence : celle des liens connectant ses membres depuis plusieurs années. Et malgré la dispersion résultant des carrières en solo de chaque artiste, les bases de Broken Social Scene sont restées les mêmes. En réalité, elles sont axées sur une musique voluptueuse aux harmonies vocales insidieuses.

Les influences premières de Kevin Drew et de Brendan Canning marquèrent très fortement les premières productions du groupe. Des Smiths à New Order en passant par My Bloody Valentine et Pavement, le rock et la new-wave écrivent et rythment la vie des deux compères dès l’enfance. Feel Good Lost et You Forgot It in people, parus respectivement en 2001 et 2002, en transpirent. Oui mais voilà, les choses changent. Et ce, depuis la sortie en 2010 du quatrième album studio de Broken Social Scene. Sept ans plus tard, il était temps d’achever ce qui avait été amorcé. En l’occurrence, une jolie magie pop alliant approche affective et engagement prudent.

Broken Social Scene : l’horizon des lointains

Si Hug of Thunder sait étreindre et foudroyer, il révèle également une certaine forme d’inégalité entre ses différentes plages. Ainsi, le single Skyline partagé fin mai sur le web par Broken Social Scene est sans aucun doute le morceau phare de ce cinquième opus. En parallèle, il en devient l’étalon-or. Il offre à chacun l’opportunité de jauger sa capacité à s’immerger complètement dans les compositions inédites du collectif.

Par conséquent, le titre album Hug of Thunder, divinement interprété par Feist, fait pencher la balance de son côté sans grande difficulté. Et ce, face au morceau qui le précède, Vanity Pail Kids. Quant aux échos radioheadesques subtilement manipulés dans Please Take me with You, ils couvrent ceux saturés dans Victim Lover. Ils engendrent une linéarité mélodique inattendue.

La cohésion des confins

Au final, le rendu global de l’album est très cohérent et inspirant, tant dans le fond que dans la forme. Et c’est là que réside tout son intérêt ainsi que celui de l’identité et de l’univers de Broken Social Scene. Halfway home : à mi-chemin entre les parfums du chaos et l’immensité de l’optimisme.

« Bien sûr, c’est agréable de jouer des morceaux efficaces qui font réagir le public. Mais parfois, j’ai aussi envie d’expérimenter, de faire des choses très free […] Il ne faut pas se laisser rattraper par la routine et donner simplement aux gens ce qu’ils attendent. Beaucoup de groupes tombent dans ce piège. Ils finissent par faire toujours la même chose. » On ne contredira pas Brendan Canning, ni même le message dissimulé prudemment dans les textes écrits au monde dans Hug of Thunder. Gonna Get Better : puisque tout finira forcément par aller mieux.


Broken Social Scene : Facebook

D'autres articles qui pourraient vous intéresser :