Plus d’électricité, plus de dignité, plus de liberté : décidément, notre époque a de quoi filer le bourdon. Dans l’ombre des buildings, les gens s’affairent sans se croiser vraiment. Et arrivés à la maison, beaucoup ne voient plus que la peine. « Serre les dents, relève-toi et pardonne. C’est le temps qui nous soigne » : oui Martin Luminet, mille fois… Oui, nous sommes faits pour nous relever. Dès lors, la morosité est un choix tout comme céder à l’envie de se laisser sombrer.
Someone est de retour et elle a quelque chose à nous dire. L’une de ces choses que l’on partage au creux de l’oreille même si l’on sait d’avance qu’elle ne restera pas secrète. Sans doute ne l’est-elle d’ailleurs déjà plus. Et si Sgt.fiasco préfère prendre le temps d’attendre que le mystère soit dévoilé par le vent, Duophon choisit d’en parler pour éviter toute mauvaise surprise. Et, par la même occasion, pour aider Aéronef à retrouver son chemin.
La morosité est un choix : tout reste à savoir sous quel angle on la considère. Elle peut tout autant être malveillante, dévorante, qu’éveiller certaines belles sensations qu’on croyait perdues. C’est Bad mais plein de l’entrain de Jae Sole. C’est amer mais rempli de l’espoir de Juliette Lola. Et si la meilleure façon de choisir, ou pas, la morosité consistait en définitive à l’accueillir ? Après tout, sous ses grands airs, elle n’a rien de létal. Le Merryman de Bromsen n’est jamais bien loin, il ne fait que sommeiller. Dites-lui quel être vous avez toujours été puis confiez vos dernières réticences à Obi Alfred. Vous voilà sur la route des sucreries et des baisers brûlants d’Eugène, de cet autre vous qui ne demande jamais rien et qui a tout à offrir.