Adrian Quesada n’est pas du genre à faire le coup de la panne surtout lorsqu’il s’agit de création musicale. La preuve avec Boleros Psicodélicos, son nouvel album en son nom, à paraître vendredi 3 juin 2022 chez ATO Records en parallèle des événements prévus pour ses autres projets.
Au four et au moulin ? Pas le moins du monde. Cela supposerait qu’Adrian Quesada ne sait plus où donner de la tête. Ce qui n’est clairement pas le cas. En fait, le songwriter multi-instrumentiste et producteur américain a un appétit d’ogre. Il dévore les mélodies tout en étant habité par elles. Et ce, depuis son plus jeune âge. Durant son enfance passée à Laredo, un petite bourgade du Texas non loin de la frontière avec le Mexique, il baigne en effet dans les courants punk, hip-hop et latino. Il joue de la guitare dès treize ans. Plus tard, il se produit sur les scènes d’Austin en parallèle de ses études universitaires.
Adrian Quesada est à l’écoute de la musique. Celle-ci le lui rend bien. Déjà pleinement investi dans ces autres projets, Grupo Fantasma et Black Pumas, c’est en tombant sur le tube du groupe péruvien Los Pasteles Verdes, Esclavo y Amo, qu’il décide de se lancer dans la composition d’un album dédié à la balada et à ses airs mélancoliques transgénérationnels. La chanson lui évoque « une rupture amoureuse sous LSD », rien de moins. En outre, elle lui permet de creuser son sujet, de découvrir le mouvement culturel sophistiqué de la balada. Celle-ci marie harmonieusement la bossa nova, le boléro et le psychédélisme façon The Beatles. Elle sert des textes dans leur plus simple appareil. Ils parlent d’amours, de regrets et de chagrins.
Adrian Quesada : un hommage incarné
Boleros Psicodélicos sortira le 3 juin prochain. L’album salue la musique balada et les années 60/70 auxquelles elle renvoie. En parallèle, elle concrétise avec brio la tentative d’Adrian Quesada, non pas de l’imiter mais de la faire renaître. Pour ce faire, il a convié un certain nombre d’artistes d’aujourd’hui à participer à sa conception. L’idée ? Faire de la voix de chacun de ces interprètes celle d’une balada contemporaine originale qui invoque le plaisir et la nostalgie sans se prendre au sérieux. Pari réussi.
L’écoute des douze titres de Boleros Psicodélicos est d’une fluidité apaisante. Elle invite l’esprit de l’auditeur à s’évader au-delà des contrées sud-américaines et de ses propres souvenirs. Dans Boleros Psicodélicos, on retrouve aussi cinq reprises classiques. Parmi elles, celle de la chanson interprétée par Jeanette aka Janette Anne Dimech, El muchacho de los ojos tristes, sortie en 1982 et composée par l’espagnol Manuel Alejandro. Mais aussi celle du titre de Los Pasteles Verdes à l’origine de la création du projet d’Adrian.
Adrian Quesada : Instragram | Photo : Jackie Lee Young