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Cairobi | Sans te chercher, je te trouve de tous les côtés, principalement quand je ferme les yeux #JulioCortazar

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Cinq ans après un premier album sorti sous son nom de scène de l’époque Vadoinmessico, le groupe Cairobi revient vendredi avec un tout nouvel opus éponyme aux échos psychédéliques. Fabriquée depuis les quatre coins de l’Europe, cette production artisanale évoque une candeur se voulant l’instigatrice d’une spiritualité musicale vaporeuse. Elle est également l’occasion pour les membres de Cairobi de concrétiser un sentiment de rupture et de mettre en lumière les bénéfices du changement.

Une résurrection ? Pour ainsi dire. Cairobi a déjà sa petite histoire. Celle-ci raconte le périple de deux Italiens, Giorgio Poti et Alessandro Marrosu, unis par le rêve commun de monter leur propre groupe. Et ce, depuis les débuts de leur l’apprentissage de la maîtrise technique de leurs instruments.

En fait, c’est surtout le cas pour l’auteur, compositeur, interprète, guitariste et leader du groupe Giorgio Poti : « Je souhaitais former un groupe avant même que je ne puisse jouer d’un instrument. Je me souviens avoir regardé Retour vers le futur quand j’étais gamin. J’avais 5 ans. Je me rappelle de cette scène où l’acteur principal jouait Johnny be good et où il finissait par détruire l’ampli. Cette scène m’avait touché. J’ai cherché un groupe dès que j’ai commencé à jouer de la guitare à l’âge de 12 ans. En fait, je pense que former Cairobi a été mon objectif depuis toujours ».

Cairobi : de la formation à ses déformations

Quelques temps après son départ de Rome pour rallier Londres, Giorgio Poti obtient son diplôme de guitare jazz à l’école supérieure de musique et d’art dramatique de Guildhall. Il fait également la rencontre de Salvador Garza, qui vient de décrocher son diplôme d’ingénieur du son à l’institut SAE. Il rejoint le duo formé par Giorgio et Alessandro et s’installe aux claviers.

La suite de leur périple est faite de rebondissements, de voyages, et de nouvelles rencontres, notamment avec le batteur français Aurélien Bernard, qui vient remplacer le précédent de la première formation Vadoinmessico. À défaut de disposer de leur propre studio d’enregistrement, les quatre membres de Cairobi se retrouvent sur Skype depuis Londres, Rome et Berlin, où Giorgio Poti est désormais installé. Les enregistrements se font en partie dans la capitale allemande, dans une chambre aux murs laissant déborder la musique chez les voisins de palier ; ainsi que dans un studio londonien prêté par l’une de leurs connaissances.

Amères réalités à la mer

« Si d’un côté, la situation actuelle de l’industrie de la musique semble plus démocratique en permettant à toujours plus de monde d’écouter gratuitement de la musique, de l’autre, elle devient une activité réservée exclusivement aux gens qui en ont les moyens ». Giorgio Poti ne mâche pas ses mots. Et si ses déclarations quant à la problématique relative à l’avenir de la musique et de ses artistes sont les reflets de sa propre expérience et de celle de Cairobi, elles révèlent également le fond du message du premier album éponyme du groupe à paraître vendredi.

Cairobi ne nie pas les difficultés mais ne se laisse pas abattre pour autant. Le band s’adapte et partage le système D mis en place pour la composition et la réalisation de ces onze plages incluant Lupo, le single phare de cet opus dévoilé au public l’année dernière durant l’été.

Cairobi : mon plaisir est le tien

De Lucio Dalla à Vasco Rossi en passant par Syd Barrett et Lee Perry, les références plurielles de Cairobi initient dans ses mélodies une hypnose teintée de brume et d’exotisme. Les ondes partent et reviennent, nous invitent à laisser couler nos pensées dans le lit d’une rivière au courant résolument serein, parfois mélancolique, comme c’est le cas dans Step aside.

Le rock prend le dessus dans Saint : nous voilà plongés dans les intonations très British aux pointes électro d’une escapade aux confins des hurlements d’une guitare qui entre dans cette résonnance singulière avec la voix de Giorgio Poti : sans doute l’un des morceaux les plus entêtants de l’album. Et si le changement vanté dans No better ending est salutaire, il est aussi l’expression des espoirs récalcitrants de Cairobi et de ses membres. Des espoirs refusant de devenir illusions par la force des choses.


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