Le trio américain Dehd revient vendredi 27 mai 2022 avec son quatrième opus Blue Skies et pour la première chez Fat Possum. De beaux ciels bleus ou comment voir le monde pour en conserver les espoirs qu’il portait avant tout ça ?
Emily Kempf, Eric McGrady, Jason Balla : les membres de Dehd, installés à Chicago, avaient presque réussi à nous faire languir. Il faut dire que leur dernière prod’, Flower Of Devotion, remonte déjà à juillet 2020. Un peu moins de deux ans après cette sortie saluée par les critiques, ils reviennent avec Blue Skies le 27 mai prochain. Au programme : l’envie folle de tourner la page des grands chambardements de ces derniers mois. Le groupe les a vécus difficilement comme beaucoup, certes. Ceci étant dit, il y a aussi vu une opportunité.
Dans Blue Skies, il n’est pas question d’établir la longue liste des « si » pour réécrire l’histoire. Il s’agit de garder le cap et d’aller de l’avant. Et ce, avec toutes les questions que cette dynamique suppose malgré tout. Celles surtout qui existaient déjà avant tout ça, qui persistent et se sont intensifiées pour certaines à la suite des événements. Ainsi, Blue Skies est un condensé des incertitudes qu’on peut éprouver face à la vie, la mort, l’amour, le sexe. Face aussi au manque de confiance en soi, en l’avenir. Face à toutes ces solutions à côté desquelles on est susceptible de passer lorsqu’on est tiraillé de la sorte. Entre autres, par la peur et le doute.
Dehd : faire le vide puis se retrouver
C’est exactement la démarche que le groupe a privilégiée pour la création et la réalisation de Blue Skies. Il en avait le temps et les moyens du fait des succès qu’il a enchaînés depuis son lancement officiel en août 2016. Et il ne s’est pas privé pour s’y exprimer tel qu’il est. Tout d’abord, à travers la singularité de chacune de ses composantes. Ensuite, à travers leur synergie et leur quête constante d’équilibre.
Celle-ci se traduit bien évidemment sur le plan musical par des sonorités qui naviguent sans hésiter entre pop, rock et électro. D’autre part, elle donne lieu à des textes qui, semblant autocentrés, sont en réalité tournés vers les autres. Derrière les Stars, la vie est toujours là en eux et poursuit son cours. Pour l’heure, il est temps de se libérer en reconnaissant ses faiblesses passées tout comme celles qui persistent (Bad Love). En restant indulgent à l’égard de soi, en ne craignant pas l’inconnu. Objectif : y (re)bâtir les choses d’avant et de demain dans lesquelles on se reconnaît le plus ensemble. Se souvenir d’où l’on vient et de ceux qui ne nous quittent jamais (Memories). Prendre le risque de vivre toujours plus fort. Car en définitive, risquer vaut le coup.
Dehd : Instagram | Photo : Alexa Viscius