Le Londonien Paul Dixon nous revient lundi prochain avec le premier opus de son projet musical Fyfe intitulé Control. Objectif : marquer les consciences d’un son mémorable tant sa conception est intelligente et avant-gardiste.
Guidé par la bonne étoile du Roi David, personnage biblique doué d’une maîtrise légendaire de la lyre dont il s’inspira pour son premier nom de scène, David’s Lyre, Paul Dixon poursuit son petit bonhomme de chemin. Celui d’un grand artiste, désormais aka Fyfe, qui détonne dans le paysage musical alternatif.
Sa vision est tout simplement envoûtante. Les sonorités jazzy et soul mêlées à sa voix rappellent les filets précurseurs d’un Jamie Cullum ou d’un Rhye. Elles répondent aux rythmes électro tout en finesse de l’ère actuelle. De celle aussi à nos portes. La créativité et la faculté de perspective de Fyfe ont suivi l’évolution d’un papillon. La chenille sortie de son université de Manchester s’est muée en cocon opaque. Puis en chrysalide avec l’album Picture of our youth sorti en 2012.
Comme dans
Avec Control, Fyfe déploie ses ailes. Il emprunte la pente ascendante d’une étoile en partance pour le firmament. Nul doute que son avenir artistique saura contrecarrer l’éphémère intrinsèquement lié à l’existence du lépidoptère. Fyfe nous trimballe sur son dos. Il projette au passage dans nos petites oreilles, la poudre dont il dispose à foison pour embaumer nos esprits. Jusqu’à leur libération au-delà du ciel lui-même.
Quoiqu’il en soit, Fyfe sait faire ressentir ce « ça » si rare. Comme dans Holding on ou Solace, dont la rengaine si particulière sonne simultanément comme un cri de désespoir et une volonté de dépassement de soi, malgré tout. Comme dans For you, l’une des plus belles chansons d’amour jamais composée. En sensualité, en simplicité, en connaissance du moindre mot, de la moindre note. Celle qui saura faire tressaillir cette minuscule voix intérieure tapie au creux de nos ombres.
Do you do you do you ?
Dans la bouche de Fyfe, St-Tropez est bien moins clinquant et superficiel que la vraie. L’artiste s’inspire des envolées contrôlées et des atterrissages forcés d’un Zulu Winter ou d’un Bon Iver pour faire virevolter notre cœur. Mais jusqu’où ?
Control s’annonce comme l’une des plus belles révélations de 2015. Les intentions de Fyfe y dépassent ses premières pour se métamorphoser en caresses vocales couvrant les corps et les émotions les plus farouches. En caresses animales aussi, dépeçant une cuirasse trop lourde à porter, pour une mise à nu à vibrant à l’unisson avec la sienne.
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