Joel Wästberg, aka Sir Was, revient le 15 octobre 2021 avec son nouvel album Let The Morning Come. Quatre ans après la sortie de son tout premier qui nous avait déjà beaucoup plu, le songwriter suédois fait à nouveau des prodiges.
En voilà un qui ne manque pas d’inventivité ni de témérité. Quatre après la sortie de son premier album Digging a Tunnel, puis celle de son second Holding On To a Dream en 2019, Joel Wästberg aka Sir Was nous revient avec son troisième opus le 15 octobre. Intitulé Let The Morning Come, il succède à deux EPs parus en 2020 et cette année. En l’occurrence, Letter puis Marasi. De belles productions, qui sont malgré tout passées trop inaperçues du fait des effets des restrictions de ses derniers mois.
Dans Let The Morning Come, Joel Wästberg se livre en allant toujours plus loin dans ses confidences et le partage de ses ressentis. Et pour cause, au-delà de la crise, l’artiste souhaitait aussi évoquer l’une des plus lourdes épreuves de sa vie. En effet, il a appris l’année dernière qu’il souffrait d’une maladie génétique rare impliquant des attaques cérébrales incontrôlables. De quoi l’encourager à parler de son existence depuis cette annonce à travers ses nouvelles chansons. Des morceaux qui ne tournent pas le dos aux grandes thématiques que le songwriter affectionne, à l’instar de l’amour ou du pardon. Mais qui invite humblement l’auditeur, d’une part, à revoir certaines de ses priorités. D’autre part, à garder espoir.
Quand Joel Wästberg s’adresse à nous à travers Sir Was
Cette perspective dépasse la seule notion de l’avatar musical portant la parole et les pensées de l’homme qui l’a façonné. En réalité, il s’agit plutôt dans Let The Morning Come de rendre compte de leur conversation jazzy, funk et électro. À bientôt quarante ans, Joel dévoile ainsi dans cet échange sa nouvelle considération du monde et de lui-même. Et si le perfectionniste invétéré qu’il a toujours été demeure, One Day, le marathon emprunte une autre voie. Le tout est de comprendre les raisons de son existence, puis l’intérêt de la prendre, avant même de l’arpenter vraiment.
Pour Joel, l’AVC qu’il vécut en janvier dernier alors que son nouvel album était achevé à 99% a profondément et durablement installé en lui cette nécessité. À présent rétabli, il est plus que jamais déterminé à saisir toutes les opportunités pour vivre pleinement et de façon authentique chaque nouvelle journée. “Ça urge, combien de temps vas-tu encore attendre ?”, interroge-t-il dans son titre Spend A Lifetime. Une perspective qui a un écho particulier après la peur vécue par de nombreux gens ces derniers mois. Une peur paralysante qui interpelle d’autant plus qu’elle fut le cheval de bataille des plusieurs gouvernements et de nombreuses personnalités de premier plan. Si leurs motivations sont désormais plus claires aujourd’hui, alors émergent d’autres questions derrière celle de Sir Was. Comment faire disparaître cette peur ? Que se passe-t-il quand on y arrive ? Quand celle-ci change de camp ? Let The Morning Come, sans vous endormir, à la lumière du soleil de votre propre existence. Sa chaleur vous rappelle, à chaque instant, que vous êtes bel et bien vivants…
Sir Was : site officiel