Jonathan Schipper fait partie de cette longue liste de talents que le public ignore pour le moment. Pourtant, il ne fait aucun doute qu’il trouvera bientôt la voie d’une notoriété bien méritée. Skriber a voulu vous faire découvrir cette jeune personnalité Made in France. Petit entretien en catimini pour un grand artiste en devenir.
Bonjour Jonathan, et merci d’avoir accepté notre demande d’interview. J’aimerais commencer par cette simple question, que l’on pose à quelqu’un que l’on ne connaît pas encore, dans la rue ou ailleurs : qui es-tu ?
Je m’appelle Jonathan Schipper, j’ai vingt-quatre ans, je suis franco-américain. Ma mère vient de Floride, aux États-Unis. Je suis auteur, compositeur, interprète. J’ai déjà plus d’une soixantaine de chansons déposées à la SACEM. Aujourd’hui, je cherche à me faire connaître, notamment à la radio. J’essaie de développer mon réseau au sein des labels. Je tente surtout de faire vivre mes musiques.
Ces informations sont celles que l’on peut trouver sur ton site internet. Ce que je te propose, c’est qu’on reprenne ensemble les éléments que tu dévoiles sur ton site, à commencer par ton enfance. La musique en tant qu’art tire en grande partie son essence de cette période. Quels sont tes souvenirs de cette époque ?
Mes premiers souvenirs musicaux sont très liés aux dessins animés, et surtout ceux de Walt Disney. Par les mélodies des Disney, j’ai commencé à chanter. Je devais avoir neuf ans. Je voyageais dans ma tête, mon imaginaire. Et depuis que j’ai décidé de faire de la musique mon métier, cette idée du voyage reste très ancrée dans mes chansons, mon initiative artistique. J’ai envie que les gens voyagent eux-aussi, tout comme moi il y a quelques années. Par l’esprit, et à travers mon écriture que je souhaite avant tout poétique. Quoiqu’il en soit, les musiques de mon enfance ont été un déclic, qui a été pour moi synonyme de plaisir dès les premiers instants.
Quel rôle ont joué tes parents dans l’évolution de ton appréhension de la musique, et dans le choix que tu fis plus tard de te dédier complètement à elle ?
Mes parents n’ont jamais été musiciens. Pourtant, ils n’ont jamais été inquiets, et ont toujours su considérer les choses de façon très bienveillante. Mon choix de devenir musicien a en effet été précoce. Mais j’ai tout de même fait des études supérieures en journalisme, au cas où. Histoire d’avoir un bagage. Mon père et ma mère ont, je crois, été rassurés par ma démarche. Ils m’encouragent aujourd’hui dans la voie artistique que je souhaite embrasser. Ils sont heureux que je le sois aussi grâce à la musique, malgré le fait que ce soit un métier difficile.
Tu commences à jouer du piano et de la guitare à quel âge ?
Très tard en fait. Le piano vers seize ans. Et je joue de la guitare depuis un peu plus d’un an. J’ai en fait commencé par le chant à neuf ans donc. Puis j’ai poursuivi en écrivant mes premières lignes de poésie. Mais c’est vraiment vers seize ans que j’ai débuté mes premières compos. Au piano donc. Et depuis, je n’ai jamais pu m’arrêter de jouer.
Comment as-tu acquis la technique de cet instrument ?
Seul. Je n’ai jamais pris de cours. Je me suis juste mis devant mon clavier. Les premières fois, je tâtonnais. C’est normal. Mais à force de passer des heures devant ce clavier, ça a fini par rentrer. Je ne te cache pas que c’était très… bruyant au départ. Mais c’était un vrai régal pour moi de m’évader ainsi, aussi facilement. Les premières mélodies sont venues, puis les premières chansons. Le piano est un instrument qui m’avait toujours paru très intriguant, il m’attirait comme un aimant.
Quelles ont été tes premières rencontres musicales ? As-tu fait partie d’un groupe ? Comment conciliais-tu tes études et cette vocation grandissante pour la musique ?
Je me souviens au lycée, nous avions monté un groupe avec quelques copains. Nous avions participé à quelques tremplins : mes premières scènes ! Puis le groupe s’est arrêté, et je suis monté à Paris pour mes études. J’ai commencé à composer des chansons en solitaire, et cette période m’a permis de me tourner vers d’autres genres que le rock, que j’avais bien creusé avec mon groupe auparavant. Mon répertoire est composé de pas mal de ballades, j’aime beaucoup ce style, cette cadence. Il se prête complètement à l’évasion, au voyage que je souhaite évoquer dans mes morceaux. Ils font écho à mes influences, à l’instar de Coldplay ou Radiohead. Zazie, Michel Berger, Jean-Jacques Goldman aussi.
Tu évoques sur ton site certaines collaborations musicales récentes, notamment avec David Gategno, plus connu sous son nom de scène notoirement connu dans les années 1980 : David et Jonathan. On se souvient tous de ses tubes (Bella vita, Est-ce que tu viens pour les vacances). Comment en vient-on à croiser David et à bosser avec lui ?
En fait, je l’ai rencontré par l’intermédiaire de Michel Aymé.
Nous sommes d’accord, tu parles de Michel Aymé, le bassiste de Warning, un ancien groupe français de heavy metal des années 1980 ?
Oui, c’est bien lui. Il est aujourd’hui guitariste pour Florent Pagny et Nolwenn Leroy notamment. Je lui avais envoyé un premier morceau, qu’il avait beaucoup aimé. On s’est rencontré ensuite à plusieurs reprises. Quelle fierté d’être à côté d’un musicien si talentueux ! J’ai énormément appris, et ça m’a permis d’évoluer dans mes propres compositions. J’avais vingt-et-un ans. Et du coup, il a posé sa guitare et sa basse sur certains de mes titres, et fait quelques arrangements sur d’autres, notamment 7ème ciel, l’un des titres présents sur mon site. Quant à David, après quelques rencontres dans son studio, j’ai pu rester à ses côtés durant la composition de ses propres morceaux. Là aussi, ce fut une riche expérience pour moi. Et quand on se retrouve en face du disque d’or de Céline Dion, ça en impose ! C’est un grand compositeur, qui a lui aussi apporté sa touche à certains de mes morceaux avec ses arrangements, notamment sur mes titres Love et Des enfants rêveurs, présents sur mon site.
Au-delà de ces collaborations, tu cites aussi les scènes que tu as pu faire jusqu’à présent. Quelles sont les scènes qui t’ont le plus marqué ? Est-ce que tu continues à en faire fréquemment ?
Les tremplins que nous avions faits avec mon groupe nous avaient permis de nous retrouver à l’Alambra, sur la scène de Disney Village aussi. Toutefois, depuis que je fais de la musique en solo, je n’ai pas refait de concerts. Je me concentre en ce moment sur la composition et l’écriture. Mais j’avoue que cela me manque de ne pas pouvoir me retrouver face à un public. Le mien. J’ai bien conscience qu’il me faut le conquérir ! Sur scène, c’est une expérience vraiment différente. Le contact, l’émotion, le partage : ce sont des choses à vivre pleinement. Mon envie de l’expérimenter à nouveau grandit au fil des jours.
Imagine est le premier titre disponible à l’écoute sur ton site. Au-delà des résonnances de ta voix me rappelant celles d’un Tom Mcrae ou d’un Richard Ashcroft, j’ai aussi pu me demander d’où te venait ce culot d’avoir choisi le même titre que celui du tube du grand Lennon…
(rires) Et pourtant, je n’y ai pas du tout pensé ! Même si je reconnais que ce titre peut faire parler. Ce morceau parle de l’espoir à garder vivace que l’on soit petit ou grand. De la persévérance qu’il nous faut pour s’accrocher à nos rêves les plus fous, y compris ceux qui nous paraissent impossibles à réaliser. Il suffit seulement de le vouloir. Ça peut sembler un peu simpliste. Et pourtant, ça demeure une évidence oubliée de bon nombre de gens. C’est un état d’esprit, plus qu’une contrainte, de nourrir sa liberté.
Tell me, tell me that you need me… Ce sont les paroles de ton troisième titre que j’ai également beaucoup apprécié. Mais au fait, de qui as-tu besoin aujourd’hui Jonathan ?
J’ai besoin de mon piano aujourd’hui ! (rires) C’est mon guide. Cette chanson, je la vois assez bien dans un film, COMME un film, diffusée dans une scène bien précise du scénario. La recherche d’un essentiel, tard le soir, alors que la fatigue se fait plus lourde. Tell me that you love me, dis-moi que tu m’aimes.
Tu composes tes morceaux comme des films ?
Pas toujours. Mais ce titre en particulier m’est venu comme une séquence de film. J’ignore pourquoi en fait, ça m’est tombé dessus sous cette forme.
Et qui y’avait-il dans ce film alors ?
Y’avait deux héros, un homme, une femme, en pleine guerre. Et il fallait trouver une solution pour se dire les choses importantes, avant qu’il ne soit trop tard. Dis-moi que tu m’aimes…
On écrira l’histoire pour ceux qui croient tout savoir : telles sont les paroles de ton titre en français Des enfants rêveurs. Qui sont ces gens qui croient tout savoir selon toi ?
Je suis l’un de ces enfants rêveurs, dont les yeux et le cœur sont remplis d’espoir. Et ceux dont je parle, qui pensent tout savoir, sont ces gens qui en sont dénués. Peu importe le trop peu de choses dont on dispose à la naissance : chacun a une chance de s’en sortir par le haut en se donnant les moyens, la patience, le courage suffisants pour franchir les obstacles et se faire sa place sous son soleil.
J’ai du mal Jonathan. Du mal à comprendre pourquoi tu n’as toujours pas de label, pourquoi ton disque n’est toujours pas dispo sur les plateformes de téléchargement. Ton univers, tes influences, ce grain qui me rappelle Raphaël, Saez…
C’est gentil, merci ! J’ai eu un rendez-vous il y a deux semaines avec une major à Paris. Je suis également en contact avec une autre située à Londres, une autre à Los Angeles. Les rencontres se font, petit à petit. En parallèle, je sais que certains m’ont fait la réflexion que je chantais en anglais de façon un peu exclusive, et qu’il faudrait que je chante aussi en français. Ce que j’ai fait. D’autres m’ont dit que je composais trop de ballades, et que ce n’était pas la période. Je n’ai sans doute pas suffisamment affiné mon choix des médias auxquels j’envoie mes maquettes, notamment les radios.
Comme le dirait La Grande Sophie : du courage, du courage, du courage ! Un grand merci à toi Jonathan pour cette interview. Je suis très heureux d’avoir pu faire découvrir ton talent à la communauté Skriber. On te souhaite le meilleur, qui ne devrait plus tarder à cette allure. On retrouve toute ton actu sur ta page Facebook©, et tes morceaux sur Soundcloud et sur ton site. Et n’oublie pas de prévenir Skriber dès qu’il y aura du changement de ton côté !