Deux ans après la sortie de Placeholder que Skriber avait évoquée dans ses pages, Meg Duffy revient avec Fun House, son troisième album mêlant sa folk rien qu’à elle à une synthpop inédite et intuitive. Il paraîtra demain, vendredi 22 octobre 2021. L’occasion de retrouver la songwriter américaine sous son plus beau jour.
Meg Duffy n’a pas choisi la névrose, la psychose, l’apitoiement sur son propre sort ni sur celui des autres. Dans son troisième opus Fun House à paraître demain, l’Américaine voit loin. Elle fait prendre à son projet musical Hand Habits le contrepied du misérabilisme de certains pour initier une dynamique positive et constructive. Malgré tout, celle-ci n’est pas dénuée de nostalgie ni de cette mélancolie dont Meg Duffy a le secret.
Est-ce à dire qu’elle en use pour exprimer ses regrets singuliers quant à la forme des restrictions imposées ça et là à travers le monde ? Rien n’est moins sûr. Lors de la sortie du clip de son titre Clean Air, qu’on retrouve en septième plage de son nouvel album, elle a ainsi partagé son ennui et son épuisement quant à « l’idée d’écrire d’autres chansons à partir de reproches, de rancune ou de colère. Clean Air parle de trouver la clarté, de se pencher sur l’acceptation et de reconnaître l’expérience de quelqu’un d’autre comme une vérité, sans blâme ni ressentiment, même si elle diffère de la nôtre.«
Meg Duffy : le débat qui fait débat
À sa manière, Meg Duffy fait de Hand Habits un territoire d’expression dont le monde manqua ces derniers mois et dont il manque encore aujourd’hui. De fait, l’idée n’est sans doute pas seulement d’écouter les sachants. En parallèle, il s’agit d’accepter qu’ils puissent, eux-aussi, ne pas être d’accord. En outre, il s’agit de reconnaître l’éventualité du défaut de consensus, et par conséquent, d’ouvrir et d’encourager les échanges pertinents pour que les choses avancent dans le bon sens. Entre autres, dans l’intérêt de tous. Ce qui ne semble pas être le cas, encore aujourd’hui.
« I can change », répète inlassablement Meg Duffy dans Control. « There is no difference between you and me. There is only your reflection, it’s me you couldn’t see », intime-t-elle en quatrième plage. Dans les élans folks qui distinguent Hand Habits et leur instigatrice depuis ses débuts, The Answer se dissimule tant qu’elle n’a pas été activement recherchée, débattue et portée par la concorde. Quant aux questions laissées – pour toujours ? – en suspens, Meg sème les indices de leur existence. Et ce, dans le chemin reliant les souvenirs de son enfance, ses proches et les identités qui nous composent. À l’instar de toutes ces nuances de bleu et de vert qui façonnent le caractère unique de chaque Aquamarine.
Hand Habits : site officiel