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Hand Habits | Noyée dans l’entre-deux

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Deux ans après la sortie de son premier album autoproduit Wildly Idle (Humble Before the Void), Meg Duffy aka Hand Habits revient vendredi 1er mars avec son second opus Placeholder à paraître chez Saddle Creek. Quand le perfectionnisme étreint une simplicité existentialiste et musicale…

Le deuxième album est toujours le plus compliqué à concevoir pour un musicien. Surtout lorsque le premier a été encensé par la critique. De quoi en déstabiliser plus d’un, mais pas Meg Duffy. L’auteure, compositrice et interprète américaine, plus connue aujourd’hui sous son nom de scène Hand Habits, a accompagné Kevin Morby à la gratte pendant quelques temps. Puis elle décida de se jeter dans la gueule du lion à son tour. Résultat : un premier album folk sorti en 2017, Wildly Idle (Humble Before the Void). Et des espoirs secrets révélés dans quelques jours dans son second : Placeholder.

Meg Duffy perdit sa mère étant jeune. Elle s’installa en Californie alors que le sud de l’état était ravagé par les flammes. Elle fit des rencontres heureuses, d’autres qui lui fit perdre les pédales. Et quand elle ne se produit pas sur scène à l’autre bout des Etats-Unis, voire à l’autre bout du monde, elle confectionne des airs égarés entre musique folk enveloppante et experimental éphémère. Placeholder est le fruit de ses nouvelles traversées, d’intenses introspections ouvertes sur les changements du monde. Ceux qu’on aimerait qu’il n’existassent jamais, et ces autres qui nous submergent pour notre plus fébrile plaisir.

Hand Habits : dans la nuance, soustraire l’évanescence

Plus que le témoignage d’une époque ou celui d’un engagement, Placeholder est gage de respirations salutaires. Meg Duffy est plus que la lead de Hand Habits. Aujourd’hui, elle en est sa sève, son système sanguin, ses organes vitaux. On perçoit instinctivement la démarche ultra-pensée de l’artiste, tant dans l’écriture et l’interprétation de ses histoires que dans les crochets musicaux qu’elle exécute, à la façon pour certains d’Angel Olsen et de Big Thief notamment, des références auxquelles on pourrait ajouter Aimee Mann.

Ainsi, la rupture est le point de départ. Elle déchire le cœur dans le titre album Placeholder. Puis elle meurtrit la mémoire de l’enfant dans Book on How to Change part II. En parallèle, on l’espère pour briser la répétition des schémas familiaux dans Can’t Calm Down. Mais la rupture n’est pas la fin en soi. Elle est la raison de vivre de la tempérance, de la remise en question, fondamentale. Elle-même ouvrant cette porte sur ces questions que l’on n’aurait jamais eu l’idée de se poser sans s’être blessé, ou sans l’avoir été.

Hand Habits se produira en France en mai pour deux dates. La première au Bulle Café à Lille le 14, la seconde le lendemain au Supersonic à Paris.


Hand Habits : Site officiel | Facebook | Photo : Carley Solether

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