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Sylvie Kreusch | Pris au piège et s’en réjouir

sylvie kreusch montbray

Après avoir créé l’événement à plusieurs reprises en bande, puis en solo, notamment avec la sortie de son premier EP Bada Bing !  Bada Boom ! en septembre 2019, la songwriter Sylvie Kreusch revient vendredi 5 novembre 2021 avec son premier album Montbray. L’une des plus jolies productions de cette fin d’année.

Inspirée, éclectique, audacieuse, subtile : voici quelques-uns des qualificatifs qui habilleraient élégamment l’auteure, compositrice et interprète belge Sylvie Kreusch, à l’écoute de ses chansons. Originaire d’Antwerp, c’est en Bocage normand que celle-ci a chipé le nom de son tout premier album. Montbray, petit hameau de 300 âmes au sud de Saint-Lô, fut donc sans doute l’une des destinations récentes de la belle, d’une façon ou d’une autre. Mais peu importe leurs raisons et ses motivations. Le fruit de ce périple en pleine campagne se déguste et tend à nous faire oublier la chaleur engourdie des rayons du soleil.

Sylvie Kreusch n’est pas née de la dernière pluie. Elle se fait la main dans son premier groupe Soldier’s Heart, avant de le quitter en 2016. Puis elle collabore avec Maarten Devoldere, tout en partageant amoureusement ses heures perdues, pour son projet solo Warhaus. Mannequin, entre autres, elle défile pour la créatrice Ann Demeulemeester à l’édition 2018 de la Paris Fashion Week. Avant de concevoir la musique du défilé d’Olivier Theyskens (Rochas, Nina Ricci), la même année, à l’occasion de la Paris Haute Couture Week. Seedy Tricks reçoit les honneurs. Le titre est la rampe de lancement du projet solo de Sylvie Kreusch, concrétisé l’année suivante par la sortie de son premier EP Bada Bing !  Bada Boom !

Sylvie Kreusch : Haunting Melodies

De quoi est-il question dans le premier album de Sylvie ? D’amour, bien entendu, mais à son âge, quoi de plus normal ? Ceci étant dit, la trentaine de la songwriter est tout de même passée par là. Autrement dit, l’expérience commence déjà à parler pour elle dans Montbray. Et c’est ici que se situe justement tout l’intérêt de l’album. Les effets n’en sont pas. On est loin des podiums et de tout le tralala parisien. Quitte même à entendre les chiens aboyer dès la quatrième plage dans l’excellentissime Walk Walk. Des effusions animales qui ont inspiré à Sylvie Kreusch cette opportunité de retomber amoureux en un claquement de doigts.

On croirait Montbray sorti du chapeau d’un grand designer international, celui qui, comme tant d’autres, nomme ses créations à l’aide de mots français pour faire plus glamour. Il n’en est rien. Montbray est un cadre authentique et préservé comme tel à travers les douze chansons de l’album. Parmi elles, on retrouve le redoutable Shangri-La paru fin août dernier. Sa décadence puissante et assumée contraste avec la mélancolie, voulue éternelle, du titre Ending Up Alone. Autre mention spéciale pour le jazzy All Of Me, qui arrive non pas comme un cheveu sur la soupe, mais lorsque la coupe est pleine. Notre petit doigt nous dit qu’il y aura encore pour Sylvie Kreusch bien d’autres occasions de trinquer, au souvenir de Can, Serge et Kate. À l’avenir d’une jeunesse qui sait se retrouver dans les paysages naturels les plus simples et dans les décors musicaux qu’elle incarne instinctivement.


Sylvie Kreusch : Facebook | Photo : Ferry van der Nat

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