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La Poison | Retour vers le futur

la poison band

La Poison est un élixir valant le détour. Une fois ingurgité, préparez-vous à expérimenter des sensations hors du temps. Ça tombe bien : ses créateurs arrivent d’une époque au cours qu’ils se sont jurés de changer pour le bien-être de toute notre planète. Leur premier EP, Antidote for Love, est sorti fin mars. S’il fait office de balise temporelle pour leurs prochaines livraisons de composés chimiques, il est aussi le point de départ d’une vague initiant une boucle inédite vouée à se propager jusqu’aux confins de notre galaxie.

Bonjour à vous trois et merci d’avoir accepté cette interview. La Poison est le nom de votre mélange instable parisien. Officiellement, il se diffuse sur le web et sur scène depuis un peu plus d’un an. Mais à quand remonte exactement votre première rencontre et vos premières expériences chimiques musicales ensemble ?

Lars Sonik : Depuis plusieurs années terrestres, nous étions, avec mon cher assistant, le Doctor Fugu, à la recherche de l’Antidote Universel. C’est à la suite d’une délicate manipulation chimique que l’accident s’est produit ! La fiole contenant le précipité verdâtre se brisa et libéra une brume toxique qui prit forme humaine.

Doctor Fugu : Nous venions de faire naître La Poison ! Nous fûmes les deux premiers à être contaminés par la créature.

La Poison : Aujourd’hui, je suis sur Terre depuis environ 24 pleines lunes !

On sait que vous vivez aujourd’hui reclus dans votre laboratoire interstellaire. Mais d’où venez-vous à l’origine ? Êtes-vous bel et bien terrien ?

Lars Sonik : Oui, le Doctor Fugu et moi-même sommes bien Terriens, mais nous venons du futur. Nous vivions à Paris quand La Poison est née, le 5 Juin 2169 – don’t forget this number – dans un monde en pleine crise humanitaire !

La Poison, Lars Sonik, Doctor Fugu : vos noms de scène provoquent l’intoxication chez ceux qui osent ne serait-ce que les prononcer. Comment vous appeliez-vous avant de jouer les savants fous ? Dans quelle mesure ces noms de scène dépeignent vos identités respectives actuelles ?

Doctor Fugu : Pour mieux comprendre notre mission, et même si cela vous paraît fou, il faut savoir que lors de l’apparition de La Poison, ses pouvoirs nous ont transportés en l’an 2015. Afin d’aider La Poison à propager son chant magnétique, Lars Sonik et moi-même avons dû emprunter les deux seules enveloppes charnelles compatibles avec notre profil psychologique, alias David Ménard et Daniel Jamet.

La Poison : Pour ma part, je suis ravie d’avoir été accueillie à bras ouverts dans l’enveloppe charnelle de Moon, qui s’est sentie immédiatement concernée par cette mission.

David Ménard : Laissez-moi sortir !!

la poison moon

(rires) D’où vous vient cet intérêt si particulier pour l’empoisonnement musical, les fioles de liquides visqueux inoculant ce rock électro ? Quelle part votre famille et vos rencontres ont-elles joué dans votre volonté de devenir les laborantins contemporains sans limite d’aujourd’hui ?

Doctor Fugu : Depuis la nuit des temps, l’humain cherche à transmettre ses émotions, ses craintes, son savoir, ses questions à travers la musique. Il a toujours été évident pour nous qu’il s’agissait du meilleur vecteur de contamination.

Lars Sonik : Concernant les couleurs musicales de nos compositions rocks électro-chimiques, nous avons fait entièrement confiance aux influences et aux expériences musicales de nos hôtes.

La Poison : Moon m’a fortement conseillé de chanter en anglais, car cette langue est très agréable à chanter et comprise dans le monde entier.

Votre premier EP Antidote for love est donc sorti fin mars. On y retrouve quatre compositions corrosives dosées subtilement. S’il n’y avait qu’une seule référence musicale à citer pour chacun d’entre vous, quelle serait-elle ?

La Poison : On ne pourrait pas citer qu’une référence musicale pour vous décrire la formule chimique de notre musique. Nous avons puisé en effet dans tout ce qui nous a touchés durant nos divers voyages. Nous cherchons à faire bouger vos corps afin de libérer vos cerveaux, à grand renfort de beats corrosifs et de riffs foudroyants qui viennent aussi bien du rock’n’roll, du rock des eighties, du garage que de l’électro.

Doctor Fugu : En 2169, la musique n’est plus que fonctionnelle. Elle a perdu toute forme d’humanité et elle est au service des machines. Nous cherchons, depuis notre retour en 2015, à partager avec tous notre jouissance de vivre à travers la création musicale et artistique. Le salut de l’humanité passera par-là !

Lars Sonik : Certains scientifiques ont cherché à retrouver les ingrédients de la formule de notre rock électro-chimique en isolant un doigt synthétique de Devo, une dose de B52’S, un red lipstick du Rocky Horror Picture Show et une mèche de Betty Davis, mais la formule dont nous gardons le secret est bien plus complexe que ça !!

« Antidote for love n’est pas l’antidote à l’amour mais bel et bien celui qui donne l’envie de continuer à aimer, à partager, qui donne l’envie de jouer, de préserver nos âmes d’enfant »

Quelle place laissez-vous à ces références musicales dans votre démarche créative et votre manipulation des molécules ?

La Poison : Le plus important est de remettre l’humain au cœur de toutes les formes de création afin de combattre toute les formes d’exclusion. En 2169, là d’où nous venons, les machines et le rêve virtuel dominent le monde. L’humain a perdu toute son humanité, toute son empathie. Nous sommes revenus en 2015, période charnière, pour essayer de libérer la substance qui réveillera le super héros qui sommeille en chacun de vous !

La première plage d’Antidote for love pose clairement les contours de votre univers. La Poison pour lutter contre l’Amour ou au contraire, pour le faire naître : quel est le véritable fond de sa formule ?

La Poison : La Poison, c’est le contraire du poison. C’est pourquoi Antidote for love n’est pas l’antidote à l’amour mais bel et bien celui qui donne l’envie de continuer à aimer, à partager, qui donne l’envie de jouer, de préserver nos âmes d’enfant, de continuer à créer et à combattre toutes les formes d’exclusion, le racisme, l’homophobie.

Que prend La Poison au petit-déj pour déborder ainsi d’énergie ? Et si on décide finalement de boire cet antidote, devient-on tout vert comme Lars et Fugu ?

Lars Sonik : L’antidote se boit mais pas seulement !! Il se propage par le son, par l’énergie, par les vibrations, par la vue, par tous les sens (les cinq ou les six).

La Poison : Au petit-déj, rien de mieux qu’un smoothie à base de kiwis, d’avocats, de concombres, de menthe et de haricots verts !

Doctor Fugu : Non, pas de haricots pour moi. Mais du wasabi oui !

Lars Sonik : Une bière La Poison svp !

la poison live

Quels sont les artistes terriens en-dehors de la musique dont la folie vous inspire pour le décorum et le storytelling de La Poison ?

La Poison : Nous sommes très inspirés par le cinéma d’Ed Wood, de Georges Méliès, de Tim Burton et de Terry Gilliam. Mais aussi par l’univers du Grand Guignol, du Ballet Bauhaus, ou la peinture de Basquiat, de Picasso, de Banksy, qui ont su garder leur âme d’enfant.

Doctor Fugu : Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley, L’Incal pour la BD.

Lars Sonik : Je suis fan de la série Black Mirror, mais aussi de La soupe aux choux.

Plusieurs festivals sont d’ores et déjà programmés pour La Poison cet été. Quel est le souvenir live qui vous a le plus marqué depuis vos débuts ? Pourquoi ?

La Poison : Un de nos premiers concerts s’est passé à la fête de L’Humanité. Quelle belle expérience que de jouer pour les humains lors de cet évènement ! Les rouges sont devenus verts !! (rires)

Un premier album est-il déjà dans les tuyaux ? Quelle sera sa date de sortie et quels breuvages synthétiques contiendra-t-il ?

La Poison : Nous préparons le premier album avec Dombrance (DBFC) aux commandes de la réalisation. Il devrait sortir au printemps 2018. Alors pour le bien-être de l’humanité, laissez-vous contaminer, et contaminez vos proches ! Green is the power that you need , Humans !


La Poison : site officiel

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