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Pauline Croze | C’est un oiseau dans l’air

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Pauline Croze avait laissé un certain nombre d’entre nous orphelins depuis la sortie de son troisième album, Le prix de l’Éden. Quatre années silencieuses pour poursuivre une intense conversation avec ses désirs puis reprendre sa route jusqu’à l’autre rive de l’Atlantique. Le résultat : un nouvel opus dédié à celle qui l’attire depuis si longtemps et sobrement intitulé Bossa Nova.

La voix de Pauline Croze résonne avec les notes d’un hautbois. Des notes chaudes, enveloppantes, qui touchent au cœur. C’est cette vision que j’ai eue dès mon écoute de son tout premier album éponyme. C’était en 2005. J’ai versé mes Larmes sur les siennes. T’es beau : tu l’étais en tous les cas. Quoiqu’il en soit, je ferai sans. M’en voulez-vous ? Peu importe. Pauline Croze, c’est un échange permanent avec un inconscient. Le sien, celui de chacun, celui de tous. Un dialogue intimiste avec notre part sombre pour éveiller la lumière.

Un bruit qui court. 2007. J’entends à mon tour les gens qui jasent. C’est un jour de foule. Et ce baiser d’adieu au milieu d’eux, qui passent et qui repassent. Un baiser léger, un baiser déconnecté de tout. Les retrouvailles avec une solitude endormie. Et les caresses de la voix de Pauline Croze pour rassurer et faire s’évaporer l’inquiétude, le frisson de trop. Elle est l’une des rares à disposer de ce pouvoir-là. Avant de lâcher prise en 2012 et de donner la parole à son âme. Elle s’adresse à nous, aux quatre coins de toi. Dans l’anonymat permanent, cet inconnu dans la ville distille ses mots et son attraction. Le prix de l’Éden, ce sont toutes les cicatrices, l’oubli faisant courber notre propre soleil. Mais quelle heure est-il au juste ? C’est l’heure de la joie.

Pauline Croze : une joie libre et sans illusion

Une joie qui peut paraître désynchronisée sur les premières notes de la Rua Madureira. Une joie qui impose finalement son rythme au nôtre, tout en douceur, sur la soie tissée dans les profondeurs d’une existence sachant causer à toutes les autres. Vendredi 27 mai 2016 : dans deux jours, levez vous aussi la tête vers le soleil. Puis tournez sur vous-mêmes en étendant vos bras. Souriez. Sentez toute la fraîcheur de la terre. Écoutez le bruit des vagues achevant leur périple sur l’écho de vos plus beaux souvenirs.

À croire que ces deux-là étaient faites pour se rencontrer. L’initiateur de cette histoire d’amour entre la Bossa Nova et Pauline Croze n’était-il pas ce film qu’elle vît à dix-sept ans ? Orfeo Negro, sa musique, les rues de ses favelas, ses prières, cette relation au trépas… À croire que ses compagnons de chanson l’étaient déjà avant même de la rencontrer. Flavia Coelho, Vinicius Cantuaria, Richard Minier, entre autres… Sur les ritournelles de Bruno Ferreira, l’évasion de Pauline Croze se mue en une réminiscence de toutes ces autres étoiles avant elle lui ayant montré la voie pour qu’elle fasse entendre la sienne.

Et si elle avoue les avoir peu écoutés avant l’enregistrement de Bossa Nova, c’est pour incarner complètement sa réinterprétation de leurs morceaux. Ah, tu verras, les eaux de Mars sont toujours aussi troublantes, mais d’une autre manière. Aperçois les sillons qu’elles creusent au rythme de la Samba Saravah jusqu’à ce Jardin d’hiver. Jusqu’à la main de la fille d’Ipanema.


Pauline Croze : Facebook

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