Comme égaré dans la traîne invisible d’un moi errant dans les couloirs du souvenir. Dans les foules d’une mémoire qui renaît au coin d’une place et d’une grande avenue. Et dans le regard perdu du clown que l’on n’est plus, à la manière d’Aïtone dans Off Duty Clowns.
Tu ne devrais pas être seul pour revivre ces instants-là. Ezra Furman ne le sait que trop bien. Quand les lieux de la Terre et du ciel s’inversent, un nouveau chemin se forme entre horizons d’hier et espérés. Il mène à l’Essence partagée par Belau et Sophie Barker. Celle qui fait toutes les facettes de l’être sans en altérer sa singularité immuable. En parallèle, celle des caresses, d’une douceur de vivre, d’une voix. La plus belle, dans le chuchotement comme dans le mot d’amour. Celle chantée aussi par Vitto Meirelles, étreinte par la douceur d’un soleil d’été en fin de journée.
Comme immobile devant un passage pour piétons. Devant les bandes blanches qui se multiplient à l’infini. Illusion de l’esprit décrite par Solarrio dans In My Head. Un quelque part incarné par Tallisker, jusqu’à cette pluie de météorites. Chacun faisant face à sa propre temporalité, poussière d’étoiles rebattue par Sharks in a Fishbowl. À travers les Palmiers sauvages de La Féline, une planète qui s’embrase. Un doute qui s’installe. Illusion de l’esprit qui aurait pu être une réalité. Il est déjà l’heure de poursuivre la route dans celle qui nous est dévolue. À la découverte d’un sens qui nous échappait hier encore. Au prochain carrefour, quitter Solve pour suivre Zalfa toujours plus au nord, toujours plus loin. Sans jamais, ô grand jamais, lui lâcher la main.