Troisième album pour le groupe britannique All We Are. Providence sonne comme une révélation métaphysique. Pourtant, il y réside aussi un retour à certains fondamentaux. En parallèle, il s’agit de réveiller une bonne humeur en berne ces derniers mois.
À Liverpool, les basses ne cessent de pulser quand la batterie explore tout autant qu’elle anime. Le trio All We Are, formé par l’Irlandais Richard O’Flynn, la Norvégienne Guro Gikling et le Brésilien Luis Santos, revient vendredi 14 août 2020 avec son troisième album Providence. Trois ans après Sunny Hills, le band a entretemps confirmé le caractère prolifique de sa créativité. En outre, avec le sortie du single L Is for Lose en 2019 et de Bad Advice en février dernier. Deux titres qui figurent en bonne place dans ce nouvel opus teinté de cadences psyché et électro très inspirées.
Au programme : une ouverture à ce monde d’ailleurs. Mais aussi cette volonté de revenir à l’essence de ce qui rapproche les gens. L’amitié, l’amour, le sexe, la danse : comment auraient-ils pu être oubliés ? Il est également question de la thématique de la perte. De soi, de l’autre. Des envies folles, envolées à l’orée de l’oubli. Des souvenirs personnifiés, de ceux qui auraient pu durer toujours.
All We Are : quelqu’un proche de soi
En ces temps profondément troubles, l’envie du groupe de réveiller l’insouciance demeure intacte. Elle porte en elle cette autre qui profite de la situation pour accéder au conscient. À ce donjon trop bien gardé, façonné par des rois étrangers à celui de l’être et de son esprit critique. Comme quoi, lâcher prise a bien d’autres vertus. Si tant est qu’on prenne le temps de poursuivre son cheminement intérieur plutôt que de s’arrêter net à la douane de l’ivresse et des illusions d’une nuit.
« Dis-moi ce que nous devrions tenter » : sans doute, à mon tour, te suivrai-je dans cette Elegy qui manque tant au romantisme d’aujourd’hui, bariolé et sans véritable perspective que celle de l’immédiateté. When You Cry, rappelle-toi que tu n’es pas seul. Notre rencontre est cette Providence tue sur les réseaux sociaux. L’évidence qui manque à ces liens virtuels intensifiés, à ceux bien réels finalement surannés. Espérons qu’il ne s’agisse que d’une passade. Heart of Mine : je t’ai dans la peau. N’oublie pas de la toucher. Sous tes doigts, sens le cœur qui bat et laisse ta souris aux aboies.
All We Are : Site officiel