Trois ans après Good Woman, Becca Mancari revient vendredi 26 juin 2020 avec son second album The Greatest Part. Entre crainte et libération, l’Américaine y offre un perspective folk attachante et lourde de sens.
Elle n’en donne pas l’air comme ça. Mais Becca Mancari fait partie de ces enfants nés dans un environnement familial très imprégné de la religion. Originaire de Staten Island à New York, elle s’est installée depuis quelques années à Nashville dans le Tennessee. Elle y revit autrement, par l’écriture et par la musique, son enfance et son adolescence, passées dans les préceptes de la chrétienté. Façonnée également par le mélange des cultures italiennes et portoricaines. Et depuis la sortie de son tout premier album Good Woman en octobre 2017, elle les raconte dans ses chansons.
Becca Mancari commence à griffonner ses premiers mots très jeune. Elle est tellement fascinée par les histoires qu’elle prend quelques cours dans ce sens dès l’âge de douze ans. Déjà, son idée n’est pas de ressembler à tous les autres. Elle a des choses à dire. Ainsi, son approche en tant que personne est toujours corrélée à ses avancées d’auteure. La musique lui vient naturellement par ses expériences. Elle s’entoure de musiciens qui jouent dans le même sens qu’elle. Objectif : engager les gens qui l’écoutent. Et ce, dès sa première production.
Becca Mancari : femme parfaite d’hier, femme elle-même aujourd’hui
À l’image de son arrivée à Nashville, qui donna lieu à une confrontation entre le shoegaze, le rock indé qu’elle écoutait sur la côte Est, et la country qu’elle rencontra en arrivant dans sa nouvelle ville, l’intériorité de Becca Mancari est parsemée de luttes faisant, parfois, rage. Mais l’auteure, compositrice et interprète ne choisit pas la duplicité pour autant. Au contraire, elle prend le parti de dire les choses qui la tiraillent. De telle sorte à entamer un travail émotionnel et psychologique qui, elle le souhaite, pourra être partagé. En groupe avec Bermuda Triangle, ou en solo tel que c’est le cas depuis 2017, Becca Mancari apporte aux auditeurs sa propre vision de l’identité de l’être, de son appartenance. Celle-ci dépassant sa seule couleur de peau.
Dans son nouvel album The Greatest Part à paraître le 26 juin 2020, elle confesse la souffrance engendrée par la nécessaire révélation faite notamment à son père, en deuxième plage, dans First Time. Une chanson « coming out » comme elle la qualifie elle-même. Elle dévoile la volonté de l’artiste de ne plus taire pour préserver sa famille et se protéger elle-même. Mais bel et bien, de lui témoigner tout son amour en s’aimant complètement elle-même. Le temps d’un dernier au revoir à ce qu’elle fut dans Hunter, Becca Mancari dépasse l’outrage pour motiver l’intérêt du pardon dans I’m Sorry. Elle invite chacun à embrasser l’inconnu dans Forgiveness, dans toutes les aspérités qui peuvent le constituer. « La meilleure partie de la vie ? La vivre. »
Becca Mancari : Site officiel | Photo : Zac Farro