La Fièvre Golby est le troisième album de Vincent Bestaven, alias Botibol. Prévu initialement pour le 17 mai dernier, il sortira finalement le 11 octobre. Depuis dix ans, il s’est imposé comme une figure de la scène indé française. Plusieurs concerts sont d’ores et déjà positionnés, avec en point de mire celui qui aura lieu à la Maroquinerie le 6 février 2020.
Born From a Shore : c’était hier. C’était le premier album de Botibol paru en 2011. Derrière ce nom de scène, un auteur, compositeur et interprète bordelais de cœur, qui ne manque pas d’arguments lorsqu’il s’agit d’envelopper n’importe quelle atmosphère dans ses chansons mélancoliques folk à la façon d’un Piers Faccini ou d’un Peter Von Poehl. Vincent Bestaven est un Mr. Botibol des temps nouveaux né des cendres du personnage créé par le romancier britannique Roald Dahl dans More Tales of the Unexpected.
Un personnage que la musique détourna du « droit chemin » : Botibol a appris à se laisser manœuvrer par elle de la même manière. Petit bout par petit bout, il écrit et compose chaque nouvelle chanson en cohérence avec les références ayant bercé sa jeunesse. De The Police à Bob Marley en passant par Jimmy Hendrix et Nirvana, sa dimension musicale actuelle n’en est que plus extravagante. En ce sens qu’elle cultive tout autant le contrepied artistique qu’une évidente continuité dans le fond. Composé dans des moments de pause durant les tournées avec Petit Fantôme avec lequel Botibol travaillait en live et en studio depuis trois ans, La Fièvre Golby est donc le résultat d’intenses phases de retour aux sources. Mais aussi et une fois de plus, d’une réinterprétation des sonorités qui lui collent à la peau.
Botibol : sur les rivages d’un moi presque devenu
Dans La Fièvre Golby, on entend une musique vivre dans une pièce, des instruments se répondre, danser les uns avec les autres et projeter des ombres mystiques sur les murs. Botibol l’a enregistré avec Johannes Buff (Thurston Moore, dälek, The Internet) isolé au pays basque. À l’instar de Murs Blancs en 2015, le titre de l’album est donc en français sans comporter pour autant de morceaux dans cette langue. Ainsi, malgré les sentiments qu’il y évoque, Botibol n’a pas encore réussi à dépasser complètement cette pudeur qu’il confiait déjà il y a huit ans. L’anglais : une chaude couverture qui lui permet malgré tout de poursuivre son récit.
À travers les regrets exprimés dans Roses Gloves en première plage, l’échappée n’en est que plus belle dans Holy Altar Party. When Heroes Chill Out, ils peuvent aussi être de vilains garçons. The Reason Why ? À vous de la découvrir. Elle flotte dans l’air tel un parfum. Alors, inspirez profondément et laissez-le envahir vos petites narines. Suivez-le à la trace en France dès le 9 novembre à Biarritz pour un premier live à l’Atabal. Jusqu’au 6 février 2020 à Paris pour un concert enivrant à la Maroquinerie.