Girlpool n’en est plus au stade du coup d’essai. Vendredi 29 avril 2022, le band originaire de Los Angeles revient avec son nouvel album Forgiveness à paraître chez ANTI-Records. Une plongée dans sa weird pop et les contradictions de l’être.
Depuis le lycée, Avery Tucker et Harmony Tividad n’ont cessé de faire passer la musique avant le reste. Ça commence par des cours que l’on sèche pour se produire sur les scènes alternatives de Los Angeles. Ça continue avec un premier album éponyme sorti le 17 novembre 2014 et encensé par la critique. Et ça n’en finit plus ! La preuve avec le quatrième album du duo, Forgiveness, qui sera révélé demain, un peu plus de trois ans après leur dernier opus What Chaos is Imaginery.
Folk, rock, dream pop minimaliste : Girlpool explore une diversité de genres qui lui va bien à chaque fois. Et même lorsqu’ils ne sont pas dans la même pièce ou le même État pour composer et écrire leurs nouveaux titres, leurs retrouvailles se caractérisent toujours par le même dénouement. Une synergie devenue instinctive au fil des ans qui leur permet de se retrouver pleinement chacun et ensemble. Comme une corde tendue au-dessus du vide qu’ils traverseraient les yeux fermés pour s’y retrouver en son milieu. Sans craindre la chute, seulement ressentir l’adrénaline que son existence fait naître.
Girlpool : des voix et des voies
Girlpool se distingue donc par le caractère quasi fusionnel de sa relation. Mais aussi par le rapport qu’entretient chacun de ses membres avec lui-même et ses propres confrontations à son intériorité. Avery l’illustre par son parcours de transition. En interview, il confie notamment que « bien que j’éprouve beaucoup de douleur et de confusion autour de cette vérité, je sais que l’inconfort coexiste avec mon acceptation qu’elle m’a apporté une abondance de connaissance de moi-même. » Dès lors, on perçoit à travers le changement de sa tonalité vocale une profonde sensibilité quant à l’évocation des contradictions de l’être.
Celles-ci dévoilent en définitive la pleine et entière considération de ce que tout un chacun a toujours été. « Écrire Forgiveness m’a aidé à accepter l’idée que mon destin me pousse exactement là où je dois aller », explique Avery. Une perspective complètement partagée par Harmony. « Le plus souvent, les expériences que je traverse me paraissent inévitables », ajoute-t-elle. « Pour moi, Forgiveness parle de cette acceptation qui consiste à pardonner à la réalité de devoir être exactement ce qu’elle est tout le temps. » Entre douleur et plaisir, sexe et amour, insécurité et confiance, chagrin et croissance, la façon dont Girlpool exploite cette réalité dans Forgiveness lui permet d’accéder à un essentiel renforçant sa place parmi les groupes indé qui comptent.
Girlpool : site officiel | Photo : Alexis Gross
