Kowskii a dix-neuf ans, mais comme il vient du futur, il est bien plus sage que la jeunesse du moment. Dans We The Future, son premier album à paraître vendredi 3 décembre 2021, il remonte le temps pour nous parler du sien. Un voyage déroutant pour beaucoup.
On ne sait ni son nom, ni son prénom, pas plus que l’on ne dispose d’informations sur ses origines. On sait juste qu’il se fait appeler Kowskii et qu’il n’a pas encore vingt ans dans son espace-temps. En parallèle, on devine sa volonté de partager avec nous ce qu’il adviendra du monde dans les prochaines décennies. Dans ce sens, Kowskii n’hésite pas à extrapoler lui-même les effets des actes de la société de sa propre époque pour pousser le curseur jusqu’en 3500.
Multi-instrumentiste maniant la guitare électrique avec dextérité, il s’imagine devenir chef d’orchestre durant ses premières années sur Terre. Un métier bien éloigné de l’esprit des gens de sa génération. Il fait un passage à l’École 42 pour se dédier au graphisme et au montage vidéo. Aujourd’hui, Kowskii est producteur de musique à l’image et de spots de pub dans l’univers du luxe. Et ce, en parallèle de ses projets musicaux successifs. En outre, il est à la tête de son propre label Paris Western, lancé cette année avec Tobizin et partenaire de Cala Bou.
Kowskii : ne pas perdre de temps pour celui qu’il nous reste
Dans We The Future, on ne peine pas à discerner les influences essentielles de Kowskii. Citons entre autres Arctic Monkeys, Kavinsky et Woodkid. Ceci étant dit, on peine à réaliser que cet album ait pu être conçu par un si jeune artiste. De quoi désarçonner un certain nombre de vieux de le vieille et autres briscards de la musique. Car au-delà des genres manipulés à l’envi, aboutissant à une fusion qui rappelle (et parfois, égale) celle de Gorillaz et Limp Bizkit à leurs débuts, Kowskii partage un regard pénétrant quant à la société des hommes, ses travers les plus pernicieux et leurs conséquences.
Alors, oui : les thèmes de We The Future sont romancés pour répondre à la perspective d’anticipation de ce projet musical qu’il a conçu et mené à l’aide de son collectif. Mais pas tant que ça en définitive. Ces thèmes résonnent avec les faits du quotidien et de l’actualité. Suffisamment pour être plus réalistes qu’ils n’en ont l’air. La sirène, qui retentit au début de Tokyo X9 dès la seconde plage de l’album, lance l’alerte pour introduire la démence des gens qui s’entretuent.
Quant au titre Black Western, il marque la perte de repères de ce « fils de personne ». Pay to Win, lui, souligne les désillusions et la détresse de la jeunesse. Celle-ci ne réussit plus à régler les notes de fin de mois, pas même pour son oxygène. Ni à s’imaginer un avenir, jusqu’à le provoquer dans Raindrops Falling To The Sky, histoire de voir ce qu’il a vraiment dans le ventre. « On a perdu la tête » : l’heure est à une profonde prise de conscience générale dans Rockstar Popstar. Kowskii a fait, à son échelle, le meilleur choix d’approche pour l’initier.
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