Après un premier album éponyme paru en octobre 2017, Tessa Douwstra aka Luwten dévoilera le 30 avril 2021 son second. Intitulé Draft, il explore notamment l’être qui se perd pour mieux se retrouver.
Dans l’escarcelle de Tessa Douwstra, les harmonies vocales de sa maman qui se confondent avec les sons que font les pneus des avions lorsqu’ils décollent. L’auteure, compositrice et interprète néerlandaise y bâtit ses rimes. Elle y développe un décor, celui de Luwten, marqué par une écriture ciselée. Mais aussi par un perfectionnisme qui lui colle à la peau depuis toujours. Cela s’entend tout comme cela se lit. Entre autres, dans les sentiments qu’elle épingle pour leur éviter la fuite en avant.
Révélée en 2017 par la sortie de son premier album, Tessa Douwstra a fait de Luwten un projet multifacette. Les mélodies downtempo y tutoient un essentiel pop expérimental qui ne manque pas de cette aura propre aux esprits tranquilles. Ceux, notamment, qui ont réussi à se trouver. Celui de Tessa est l’un d’entre eux. L’enfant disposait d’aptitudes naturelles. La femme en a fait « des créations qu’on peu expérimenter ». Et plus que jamais dans son nouvel album Draft, à paraître le 30 avril prochain. On y retrouve les titres de son EP Door dévoilé le 11 septembre 2020. En outre, The Thought of You interrogeant les véritables réalités de l’existence. Mais pas seulement…
Luwten : que perdons-nous lorsque nous perdons le contrôle ?
Telle est la question que pose Luwten dans le titre Control. D’ailleurs, que recouvre celui-ci et nous appartient-il vraiment ? C’est dans cette optique de lâcher-prise que la trame de son nouvel opus Draft crée son sillon sans artifice. En allant droit au but, quitte à laisser sonné l’auditeur convaincu de son emprise. Et ce, alors même que l’approche de Tessa, dans la continuité des douceurs offertes par une Feist ou une Nana Adjoa, ne cesse de le caresser dans le sens du poil pour le rassurer. Non, se perdre n’est pas nécessairement une fatalité. En revanche, cela peut fatalement devenir une nécessité.
L’avion finit toujours par quitter the Airport. Parfois, une prise de décision s’avère complexe. Toutefois, les interactions sociales que l’on peut y vivre, tout comme ailleurs, ne supposent pas que l’on devienne et demeure « cette chose éphémère », simplement parce qu’on ne souhaite pas les vivre. Don’t Be a Stranger, avant tout à l’égard de soi. Full Well : ou comment laisser notre impatience atteindre son paroxysme pour qu’elle nous mène à la meilleure version de nous-mêmes. Dans Draft, Luwten prend le temps de sa solitude pour interroger celle universelle. Tout en invitant chacun à se détourner des heures qu’il se borne à compter. StopWatch : ou comment se laisser posséder par la vie plutôt que de simplement la laisser passer.
Luwten : Site officiel | Photo : Eddo Hartmann