À l’instar de James Blunt, Michael Lane a côtoyé l’horreur de la guerre avant de faire de la musique. Il revient aujourd’hui avec son nouvel opus Traveling Son. L’histoire d’un gamin qui parcourt des bornes et des bornes avec sa mère sans jamais se sentir définitivement chez lui. Mais aussi celle d’un homme qui a fait de la musique son « home sweet home ».
Certains parlent d’amour sans savoir vraiment à quoi il rime. D’autres s’en servent comme d’un prétexte. Sans parler de ceux qui ne le connaîtront jamais ou qui le rencontreront à plusieurs reprises au cours de leur vie. Enfin, il y a ceux qui voit en l’amour un refuge. Ils ne l’expérimentent pas forcément dans leur vie. Il s’agit alors d’une réserve « naturelle » dans laquelle s’épanouissent des sentiments simples, d’autres visions pour l’autre, pour le monde. Des intentions nouvelles pour conjurer ces réalités parfois trop dures à accepter. Et dont les souvenirs deviennent des cauchemars qui les pourchassent malgré tout. Comme c’est le cas pour Michael Lane.
Dans Traveling Son, son nouvel opus qui paraît aujourd’hui, c’est de cet amour dont ce dernier parle. Deux ans après la sortie de Linger On, le songwriter, compositeur et interprète disposant de la double nationalité allemande et américaine revient avec l’histoire d’un Road trip singulier. Celui d’un enfant de six ans qui parcourt plus de 7000 kilomètres avec sa mère. Sa quête ? Se sentir chez lui quelque part. Dans leurs pérégrinations, la mémoire joue son rôle crucial et les rencontres défont leurs dernières certitudes.
Michael Lane : Just a Child, forever
Révélé en Allemagne en 2012 suite à sa participation fructueuse au télé-crochet The Voice, Michael Lane a également fait la guerre. La vraie. Il a à peine vingt ans et rejoint les rangs de l’armée américaine en Irak puis en Afghanistan. « Après ça, il était évident que je me devais de trouver un chemin qui me permettrait de faire quelque chose face à cette folie », confie t-il. La musique devient l’instrument de sa lutte, mais également la catharsis lui permettant d’extérioriser les traumatismes qu’il vécut.
Dans Traveling Son, Michael Lane est donc constamment sur la route. Non seulement à travers l’expérience du jeune garçon et de sa mère dont il se fait le co-auteur et le narrateur chantant. Mais aussi à travers sa propre intériorité. En réalité, on entend comme on pourrait voir double, avec deux Michael Lane qui cohabitent et se rendent la pareille. À celui inspiré par Xavier Rudd et Boards of Canada s’accaparant la voix de Bon Iver dans Worth It et 1982, répond l’ancien fan des NSYNC dont la voix résonne de façon bien plus pop dans le titre album ou dans Believe. La continuité vient de la trame de son récit. Il serait bien dommage de s’en priver.
Michael Lane : Site officiel | Facebook | Photo : Tobias Mochel