Son hibernation musiphysique aura duré deux ans. Midnight Locomotive nous revient aujourd’hui avec un double single intitulé No matter what they say, comme un message subliminal anticipant la verve décalée, bien moins que sa perspective composée.
Midnight Locomotive débuta en 2013 ses manigances pop-rock avec un premier EP, Travelers Sound, distribué gratuitement sur le web pour diffuser ses sonorités à qui voulait bien les entendre. Quelques mois plus tard, en 2014, le groupe confirma sa percée à travers son premier EP 1804 aux influences plurielles mais dont les origines restèrent inconnues.
En ce temps-là, les membres de Midnight Locomotive étaient quatre à se déchaîner sur leurs compositions originales ainsi que sur des revisites osées : souvenons-nous du morceau We’ll be walking on the moon, hommage assumé à l’une des plus célèbres aventures de Tintin sur fond de rap à la Jazzy Bazz. Remémorons-nous leurs acrobaties vocales et musicales sur les scènes de l’Immecke Festival, de l’Imaginarium, de la Gaïté lyrique.
Sam, Jean, Louis, et Diego : ils étaient donc quatre et ne sont plus que trois aujourd’hui, orphelins de Louis, à porter la voûte de Midnight Locomotive. Le trio se relance après deux ans d’un silence intense. Il nous dévoile un double single aux contours musicaux bien différents de ceux de ses précédentes productions sous l’étendard d’une émancipation affirmée qui sait susciter l’intérêt.
No matter what they say se gorge ainsi habilement de la sève anglosaxone : le titre réclame une écoute attentive jusqu’à l’arrivée du chorus, instant de vérité durant lequel le mystère est enfin révélé. Il y a alors une place à prendre pour cette envie de remuer les pieds au rythme d’un son électro inédit accompagnant la voix de Diego toujours aussi poussive et très à l’aise.
J’ai pensé à du Pony pony run run, à du Peace aussi. Et ce « Come on » ouvre la porte à des évocations très personnelles qui titillent les souvenirs de tout un chacun.
Quant au second single Talking with a stranger, je vous laisserai le plaisir de le découvrir. Un indice cependant concernant sa teneur : la logique de cette chanson tient à la maturité inédite de Midnight Locomotive, dans cette capacité que le groupe semble détenir aujourd’hui de proposer une direction artistique mêlant la synthèse cohérente de ses inspirations à sa touche musicale… et poétique.
« Vomissant son charbon dans une fumée sombre, découpant l’horizon de volutes volages, il dessinait au ciel une pervenche d’ombre : orphelin de poussière en l’azur sans nuage ! » : l’invitation de Midnight Locomotive via ses quelques vers vaut le coup. Il est temps pour nous aussi de monter à bord, à la conquête de la promesse de son histoire à deux doigts de se faire jour.
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