Vous connaissez forcément les membres de Soda Blonde. Peut-être pas sous ce nom de scène, mais vous les connaissez quand même. Un an après la sortie de leur second EP Isolation Content, ils reviennent vendredi 9 juillet 2021 avec leur tout premier album sous ce nom. Et même s’il s’intitule Small Talk, autant dire tout de suite qu’ils en ont gros sur le cœur…
Si je vous dis Dublin, Faye O’Rourke. Et si j’ajoute le guitariste Adam O’Regan, le batteur Dylan Lynch et le bassiste Donagh Seaver-O’Leary, vous pensez à ? Little Green Cars, of course. Il s’agissait de leur précédent groupe fondé en 2008 avec Stevie Appleby, leur acolyte de l’époque. Ce dernier décida il y a quelques temps de se lancer dans une carrière solo, musicale et picturale. Résultat : exit Little Green Cars et bonjour Soda Blonde. De quoi déboussoler les fans de la première heure, et c’est dire s’ils étaient nombreux.
Il y a quelques temps, Faye O’Rourke expliqua au journaliste d’Irish Times que la décision de changer de nom, même si elle signifiait perdre les bénéfices de l’audience de Little Green Cars, était inévitable. D’une part, Little Green Cars sans Stevie n’avait plus de raison d’être. D’autre part, son style d’écriture, très marquée par sa sensibilité folk, était très différente de celle de Faye O’Rourke, affectionnant tout particulièrement les ballades pop. Enfin, le quatuor orphelin avait bien besoin de ça pour prendre un nouveau départ. Et ce, en toute transparence à l’égard de son public.
Soda Blonde : j’ai des choses à vous dire
Soda Blonde, c’est donc Faye O’Rourke qui prend les rênes de l’écriture avec ce rien autobiographique qui engendre introspection et contemplation à l’écoute des différents titres de Small Talk. Une réalisation très pop marquée par des jeux de nuances qui facilitent, de manière inattendue, la bonne appréhension de ce que Faye a à nous dire. « Maintenant, je me trouve quelque part entre le passé et le futur », confesse-t-elle. Entre jour et obscurité aussi, de laquelle elle tente malgré tout de tirer du sens.
Cherchant à concilier son engagement pour la cause féministe et « cette culpabilité catholique transgénérationnelle », Faye O’Rourke se confronte à nouveau à ses propres traumatismes. Ceux-là même qui s’inscrivent dans ces réitérations schématiques familiales, que beaucoup vivent et font vivre à leur tour à ceux qu’ils aiment. Dans Small Talk, il est aussi question de désillusions, d’un écho à peine voilé à la fin de son précédent groupe. Du temps des Choices, « to begin again » comme Faye le scande dans le titre Tiny Darkness. Dans les Terrible Hands du passé, Try. Les roses sacrées ont le parfum d’un moi capable de devenir le champion de votre temps.
Soda Blonde : Facebook | Photo : Ste Murray