Le Far West nous tend les bras à travers le troisième album de The Chainsaw Blues Cowboys : The Magnificent Seven. Un clin d’œil à peine voilé aux Sept Mercenaires mais aussi à un rock bien sali par la poussière du désert.
À Grenoble, le duo musical formé par James Chainsaw et Erich Chainsaw Zann pousse la promenade très loin de France. Et plus précisément, aux confins des vallées où les chercheurs d’or croisent les pires bandits dont on a mis la tête à prix. Ça crache tous les deux mètres, ça prend de bonnes bourrasques dans la figure, ça joue avec le crosse des flingues rangés à la taille. The Chainsaw Blues Cowboys, c’est ce mélange de terre, d’alcools qui ne disent par leur nom mais qui nettoient les gosiers comme aucun autre. Ce sont ces regards qui défient les hommes, le temps et la mort.
Après deux premiers albums autoproduits parus depuis la formation du groupe en 2011, en l’occurrence, The Good, The Bad & The Chainsaw, puis For a Few Chainsaw More, The Chainsaw Blues Cowboys remettent le couvert. Et ce, grâce au succès de leur dernière campagne de crowdfunding. Mais également par un travail de composition qui aura finalement duré une grosse année. Résultat : The Magnificent Seven permet au projet d’accéder à une nouvelle dimension, plus que jamais cinématographique. Si l’influence de Sergio Leone, celle d’Ennio Morricone et de Rob Zombie sont sans équivoque, il y a bien d’autres sensations à se mettre sous la dent.
The Chainsaw Blues Cowboys : de la sueur, du sang, des larmes
Mais toujours avec le sourire. Car au-delà des dangers et des routes de sable qui n’en finissent plus de se dérouler, il y a l’aventure, les grands espaces. Il y a ces rencontres qu’on ne souhaite pas et qui ont pourtant lieu. Et il y a toutes ces autres inattendues qui transforment la chaleur intense en un frisson mémorable. Enfin, il y a ces esprits que l’on invoque lorsque la nuit tombe et que l’on va à nouveau dormir à la belle étoile. Adossé à son cheval, recroquevillé devant le feu, le moindre bruit peut signifier l’arrivée de la fin. Mais aussi celle d’un nouveau départ.
Dans The Magnificent Seven, The Chainsaw Blues Cowboys ne tombent pas dans la caricature facile. L’emprunt à un monde qu’ils affectionnent particulièrement. En réalité, ils réinterprètent ces voyages vécus dans l’ombre des salles de ciné. Dans celles de leur père, de leurs grand-pères. L’agressivité de leur blues teinté de gospel et de cette énergie rock venue des tréfonds de la terre constitue une part de leur nature. Mais pas la seule. En effet, on y décèle encore l’enfant fasciné par toutes ces évasions. Ces territoires inconnus que des cavaliers solitaires prirent le soin de pénétrer. Once Upon A Time : il n’y a pas que les contes de fées. Il y a aussi les grandes chevauchées au contact de cet essentiel qui fait les hommes.
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