Après le succès de son dernier album Awayland sorti il y a deux ans, The Villagers mené par Conor O’Brien nous revient aujourd’hui avec son nouvel opus, Darling Arithmetic. Le groupe y dévoile l’antichambre de ses nouveaux appartements mélodiques, aux consonances folk énigmatiques.
Conor O’Brien nous avait prévenus. L’impétuosité romantique et intimiste de son univers était clairement perceptible dans ses précédentes compositions. De Twenty seven strangers (Becoming a Jackal – 2010) à The Waves (Awayland – 2013), elle annonçait un avènement sentimental extrême. Finalement concrétisé sur ce troisième album studio de The Villagers sorti aujourd’hui en France. Darling Arithmetic constitue une symbiose mature des perspectives du songwriter depuis ses débuts. Il fonda le groupe en 2008 sur les ruines de The Immediate. Ses perspectives noires très personnelles sont attachées à transcrire un quotidien très souvent synonyme de train-train. Objectif : le dévoiler sous un jour plus sombre qu’il ne l’a jamais été.
L’homme d’aujourd’hui est en pleine possession de ses moyens. Et de ceux relatifs à sa connaissance de l’être humain et à la maîtrise de son environnement direct et de son moi. Ainsi, les ribambelles d’effets sonores et la complexité des arrangements d’antan se transforment. Cette voix qui manage son intrusion dans nos états d’âme, porte les textes souvent empreints de regrets. À l’instar d’un Bob Dylan ou d’un James Vincent McMorrow, on ressent à travers elle l’intensité d’expériences gâchées. Notamment par des dénouements bafoués au profit de finalités galvaudées.
The Villagers : coïncidence ou pas
Ce n’est donc certainement pas un hasard si le titre Courage est le premier à figurer sur Darling Arithmetic. Il est celui qui dépeint cette lente agonie imperturbable. Celui aussi qui donne les clés pour la changer en épisode salvateur. Car si l’existence devait être une suite prévisible d’équations déjà vues, nous permettant d’écrire les lignes d’un demain que nous pensons pouvoir dérouler dans ses moindres recoins, elle ne serait tout simplement pas.
À ceux qui sont plus que jamais convaincus de la réalité d’une vie arithmétiquement réglée, The Villagers oppose celle qui s’impose à tous et plus que jamais à eux. Autrement dit, une réalité inattendue et imperturbable. Dans cette faculté qu’elle seule a de pouvoir décider de la direction de nos prochains pas. No one to blame nous rappelle en ce sens que les maux tout comme les autres sont vains. Et qu’il ne s’agit pas seulement de s’apitoyer pour enfin tomber. En réalité, il s’agit de savoir se préserver, se ménager, accepter. D’être moins intransigeant avec soi. De relever la tête pour sourire finalement aux surprises que nos lendemains nous réservent.
The Villagers : Site officiel