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The Ghost Writer | À grands coups de mine

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En 2010, le très controversé Roman Polanski révèle The Ghost Writer, un thriller haletant qui pointe du doigt les manigances politiques internationales. Et ce, à travers l’histoire d’un ex-Premier ministre du Royaume-Uni soupçonné d’avoir commandité des actes de barbarie lors d’interrogatoires menés au Moyen-Orient. Mais aussi d’être impliqué dans des ingérences de la CIA dans la politique étrangère britannique.

On retrouve sur la plage d’une île américaine le corps d’un homme mort noyé. Après identification, il s’agit du nègre d’Adam Lang (Pierce Brosnan), l’ancien Premier ministre du Royaume-Uni. Celui-ci n’avait pas encore achevé ses mémoires. C’est pourquoi la maison d’édition organise au pied levé un casting d’écrivains de l’ombre. Rencardé par son agent, le successeur désigné (Ewan McGregor) s’envole pour l’île afin de finaliser le manuscrit. Malgré la rémunération avantageuse négociée pour la réalisation de cette tâche, celui-ci est inquiet. Il n’a pas coutume d’écrire pour des personnalités politiques. D’ailleurs, la politique ne l’emballe guère. The Ghost Writer s’interroge.

Sur place, il fait la connaissance de l’équipe puis celle de l’épouse d’Adam Lang, Ruth (Olivia Williams). Cette dernière la met au parfum concernant les récents événements et la personnalité de son époux. Dès lors, le nègre entame sa mission et commence à repenser l’organisation des mémoires de son client. Le soir, il loge dans un hôtel à quelques kilomètres de là. Mais une nuit, alors qu’il est au bar, un inconnu tente d’initier la conversation. Puis il regagne sa chambre, sens dessus dessous. Suite aux révélations incriminant Adam Lang, il finit par investir la chambre de son prédécesseur sur place. La tension monte et Adam Lang est pris en étau par les instances internationales et ses adversaires de toujours. Alors que The Ghost Writer découvre, dans la chambre du défunt nègre qu’il occupe, d’étranges indices sur de vieux clichés…

The Ghost Writer : quand fiction et réalité se mêlent

Récompensé par quatorze prix au total, dont quatre César en 2011 (réalisation, montage, adaptation et musique), The Ghost Writer nous immerge rapidement dans une atmosphère lourde et angoissante. Il se trame bien des choses dans le dos du nègre, complice malgré lui. Son hypersensibilité doublée d’une perspicacité aiguisée l’aident à cerner instinctivement les failles. Et ce, que ce soit dans le discours de ses différents interlocuteurs que dans le déroulé des faits passés et actuels. Le personnage, qui refuse obstinément le rôle du journaliste d’investigation, finit malgré tout par le devenir par la force de choses. Une ironie du sort qui lui permettra, contre toute attente, de revenir à ses premières amours pour déchiffrer la vérité.

Plus qu’un film d’espionnage, The Ghost Writer se distingue par son histoire trouvant plusieurs échos dans l’actualité internationale réelle. Il est adapté du roman de Robert Harris, L’homme de l’ombre. En outre, il axe sa progression sur les conflits d’intérêts existant entre superpuissances, à l’instar (dans le film) des États-Unis et du Royaume-Uni. Et qui, malgré l’espoir ténu du spectateur d’assister à la condamnation des coupables de haut rang, s’achèvent toujours de la même manière pour celles et ceux qui décèlent les preuves de leur existence pour les révéler au grand public. L’écriture du scénario est brillante. La distribution du film le porte avec brio. On ne voit rien venir, ou presque…

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