Regression, le dernier long métrage d’Alejandro Amenábar, est sorti cette semaine dans les salles. Entre diableries fantasmées et noirceur personnifiée, partez à la découverte des méandres de l’âme humaine et de toute l’influence qu’un contexte extérieur orienté peut avoir sur celle-ci, ainsi que sur nos souvenirs les plus enfouis.
L’histoire de ce thriller ésotérique débute sous les pires auspices : violée et torturée dans le cadre de cultes satanistes ayant bouleversé l’Amérique durant les années 80 et 90, une fille de dix-sept ans, Angela Gray (interprétée par Emma Watson) se confesse à la police en désignant son père comme seul coupable de ces actes barbares.
L’inspecteur Bruce Kenner (Ethan Hawke) s’empare immédiatement de l’affaire, et se lance à corps perdu dans une enquête qui s’emparera à son tour de toute sa raison, mêlant à ses cauchemars ces apparitions plus vraies que nature.
Secondé par le professeur Kenneth Raines (David Thewlis), tous les membres de la famille Gray sont interrogés puis hypnotisés afin de régresser, passant d’un état psychique avancé à un stade plus archaïque les faisant se confronter aux maux les plus sombres de leurs souvenirs. À la clé, une suspicion globale sur une grande partie de la communauté, et dont les membres auraient tous confié leur âme à Satan.
Film bien construit dont la trame et les effets ne sont pas sans rappeler ceux du très réussi Les Autres sorti en 2001 et également réalisé par Alejandro Amenábar, Regression sait embarquer le spectateur et imposer un rythme tendu connecté à une tension renforcée graduellement par ces visions incontrôlables de l’esprit. Certaines scènes vous glacent le sang, et les rebondissements arrivent à point nommé.
Regression est aussi l’occasion pour Ethan Hawke de confirmer une fois de plus toute la qualité de son jeu : nul doute que son talent aura profité à la jeune Emma Watson dont l’interprétation d’Angela, même si elle reste honnête, a peine à crever l’écran.
Un dernier conseil pour les plus gourmands d’entre vous qui s’installeraient dans la salle avec du pop-corn sur les genoux : veillez à le manger rapidement, au risque d’en arroser vos voisins de rangée à côté, devant, et derrière vous. Vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous aura pas prévenus…