Le réalisateur britannique Tom Harper, notamment à l’origine de la mini-série War & Peace diffusée sur la BBC1, revient cette semaine avec Wild Rose. Et comme la bande-annonce le promettait, le film nous fait littéralement oublier A Star is Born.
À Glasgow, c’est un grand jour pour Rose-Lynn (Jessie Buckley) : elle sort de prison. Après douze mois d’incarcération pour avoir balancé des sachets de cocaïne au-dessus des murs de la taule, la jeune maman est de retour à la maison. Un crochet par le domicile de son boyfriend, puis elle retrouve ses deux enfants ainsi que sa mère Marion (Julie Walters).
Les retrouvailles ne sont sans doute pas à la hauteur de ce qu’elle espérait. Les deux bambins restent accrochés à leur grand-mère. L’accueil que celle-ci réserve à sa fille se transforme rapidement en leçon de morale. Il faut dire que Rose-Lynna a un rêve. Son passage en cellule n’a fait que le renforcer.
Elle veut rallier Nashville pour devenir une chanteuse de musique country célèbre. Voilà presque quinze ans qu’elle se produit dans le même bar de Glasgow avec son groupe. Elle a une voix. Du talent. Et deux enfants. Elle eut la première avant ses dix-huit ans. Elle vit déchirée entre sa passion et ses responsabilités de maman. Quelle voie finira-t-elle par choisir ?
À cœur ouvert et sans faux-semblants
Voilà la vraie force du cinéma britannique. Dans Wild Rose, le réalisateur Tom Harper ose à son tour tout montrer. Les banlieues de Glasgow, la misère, les destins de ceux qui n’ont rien qui croisent ceux des autres qui ont tout. Et ce, à travers ce flegme anglais si caractéristique qui invite tout autant à sourire qu’à laisser les larmes couler.
Grâce à la justesse d’interprétation de chaque composante de la distribution, l’histoire finement écrite de Wild Rose se distingue. Elle est signée Nicole Taylor. Les chansons, toutes traduites dans la version française du film, rendent hommage au-delà de leurs auteurs et de leurs premiers interprètes. Elles illustrent l’évolution de l’état d’esprit du personnage de Rose-Lynn, ses espoirs et ses regrets.
À noter : l’incroyable performance de Julie Walters (Billy Elliot, Harry Potter, Mamma Mia, Paddington). L’actrice britannique originaire des Midlands de l’Ouest en impose par la sévérité d’un regard qui ne demande qu’à être attendri. À 69 ans, elle dévoile une fois de plus une palette incroyable d’émotions plus vraies que nature.