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Alexandr | De l’électro, du rock, du fun : shake it and listen

alexandr

Alexandr est un groupe français basé à Paris versant dans les sonorités électro-pop et celles des années 90. Quelques mois après sa formation, le trio a sorti en novembre 2016 un premier EP : You won’t get another chance, ainsi qu’un nouveau single The Race en avril dernier. Il fait ses premières gammes sous son premier nom de scène, Masternova, en Alsace et en Suisse, notamment sur la scène indie de Bâle. Alexandr se distingue par sa touche subtile et un univers qui se prête aisément au partage de sensations fraîches et fédératrices.

Nick D’Arcy, Nicolas Beyer, Stephen Fozard, bonjour et merci d’avoir accepté cette interview. Depuis le printemps 2016, vous formez le trio électro-pop Alexandr. À quelques jours du début des vacances d’été et après la sortie de votre nouveau single The Race en avril, l’occasion était trop belle d’en apprendre un peu plus sur vous. Quels sont les éléments de votre vie qui vont ont menés à la musique ?

Nick D’Arcy : La gratte folk et les vinyles des Beatles de mon père sans doute. Mes racines anglaises aussi, du côté de Liverpool. Là-bas, la musique est à chaque coin de rue. Ensuite, c’est MTV et les échanges de mixtapes entre potes qui ont fait ma culture.

Stephen Fozard : La plupart de mes références pops ou rocks sont venues de mes grandes sœurs : Depeche Mode pour l’une et The Cure pour l’autre. Et à quatorze ans, c’est Oasis qui m’a donné envie de commencer la guitare et de monter mon premier groupe.

Nicolas Beyer : Mon père était guitariste et il avait plein de matos. Pourtant, je n’y voyais aucun intérêt, je ne voulais pas faire comme papa. Puis j’ai commencé à écouter du rock, et là, je lui ai taxé son acoustique, puis sa boîte à rythme et finalement son multipiste.

Dans quelles circonstances vous êtes-vous rencontrés ? Quel âge aviez-vous à ce moment-là ?

Nick D’Arcy : On s’est rencontré au collège et finalement on ne s’est jamais quittés. Une vraie love story (rires).

Quel est l’ADN d’Alexandr ?

Stephen Fozard : Gamins dans les années 80, ados dans les années 90, étudiants durant les années 2000… Je pense que tu ressens pas mal les influences de ces différentes décennies dans notre musique aujourd’hui.

Nicolas Beyer : Notre ADN, c’est clairement la brit pop. C’est ce qui nous a donné l’envie d’écrire, de faire des concerts… Ensuite, on a commencé à kiffer les synthés des années 80 et ça a donné notre son actuel, qui couvre la période de 1985 à 1995.

Nick D’Arcy : S’il faut un point de départ, c’est avec Oasis en 1995, et par extension, à peu près tout ce qui est sorti de Manchester. Je dirais que notre dénominateur commun est de savoir apprécier les mélodies pop sans complexe.

alexandr live

Quelles anecdotes mémorables gardez-vous de vos premières scènes, notamment à Bâle ?

Nick D’Arcy : À 19 ans, sur une scène immense à Bâle, on a dû faire une balance son en 3 minutes chrono sous l’œil menaçant d’un régisseur suisse qui ressemblait plus à un policier qu’à un intermittent du spectacle ! (rires)

Nicolas Beyer : Lors de l’une de nos premières scènes à Paris, je me souviens que le gars à l’accueil nous a montré une prise électrique dans une cave et il a dit : « voilà ». C’était mythique ! (rires) On a compris dès cet instant qu’on n’était plus en Suisse.

Stephen Fozard : Lors d’un festival à Clamecy dans la Nièvre en 2001, je me rappelle que nous avions fait 500 kilomètres pour ne jouer finalement que quinze minutes parce que la tête d’affiche (FFF) avait passé trois heures à faire ses balances. Le tout sous une pluie interminable et dans la boue : gros kif mémorable !

Vous décidez finalement de quitter votre région pour Paris. C’était en quelle année ?

Nick D’Arcy : En 2008. On voulait trouver des jobs sur Paris et se mettre en coloc dans une grande baraque, où on pourrait aménager un studio pour nos répétitions et organiser des grosses teufs. Et c’est exactement ce qu’on a fait.

Vous tournez quelques temps ensemble, puis vous prenez chacun des directions différentes en collaborant sur d’autres projets. Avant les retrouvailles. C’était quand ?

Nick D’Arcy : Nous avons tourné ensemble entre 2009 et 2011, avant de nous mettre en jachère…

Nicolas Beyer : Et il y a deux ans, en réécoutant une vieille démo de Stephen, on s’est demandé ce que ça donnerait avec un son plus baggy, plus mancunien. Et ça a donné You Won’t Get Another Chance, le premier titre de l’EP.

Quel regard portez-vous sur vos « infidélités » respectives ?

Stephen Fozard : Absolument aucun problème.

Nicolas Beyer : C’était compliqué. J’ai fait suivre les deux autres par des détectives privés parce que je les soupçonnais d’écrire pour Grand Corps Malade et Garou (rires).

Nick D’Arcy : Embrasser c’est pas tromper, si ?

« Alexandr, c’est franc et direct, ça annonce la couleur, ça montre qu’on n’est pas là pour jouer du ukulélé »

Existe-t-il pour chacun d’entre vous un projet outside Alexandr qui vous a plus marqué que les autres ?

Stephen Fozard : J’ai rejoint Boris Jardel pour son projet Supervision, que j’ai quitté l’année dernière pour me concentrer sur Alexandr.

Nick D’Arcy : Entre 2012 et 2014, j’ai joué dans un groupe cold wave du nom de AV (aujourd’hui Viot) qui m’a fait faire mes gammes aux synthés et aux machines, en plus de supers rencontres.

Nicolas Beyer : Pour ma part, j’ai écrit pour la première fois en français : c’était en fait bien plus simple que je ne le pensais.

Que vous ont apporté ces expériences pour la reprise de votre parcours musical commun ?

Nick D’Arcy : Je vais te citer un magnifique lieu commun : il faut savoir se quitter pour mieux se retrouver. C’est beau hein ? (rires)

Masternova n’est plus : Alexandr est né. C’était quoi l’idée derrière ce nom de conquérant ?

Nicolas Beyer : Le critère c’est qu’il fallait que le nom soit compréhensible même en le hurlant dans l’oreille de quelqu’un en soirée. Je suis sérieux ! Et puis, Alexandr, c’est franc et direct, ça annonce la couleur, ça montre qu’on n’est pas là pour jouer du ukulélé (rires).

Fun in the danger est le premier single de votre EP. Il paraît en mars 2016. Dans quelle mesure le danger peut aussi être un plaisir ?

Stephen Fozard : Y a des tonnes d’exemples, ne serait-ce que les sports extrêmes ou le sadomasochisme. L’humain kiffe le danger : regarde ce pauvre Icare qui s’est grillé les ailes en mode chicken wings en voulant toucher le soleil.

Nick D’Arcy : En fait, à l’origine, le titre était Faune in the danger. Mais on n’a pas eu l’accord de la WWF (rires).

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Une expérience tirée de votre quotidien durant laquelle l’adrénaline et la menace du danger vous a fait prendre votre pied ?

Nicolas Beyer : Franchir le périph ? Je blague, je vis en banlieue.

Stephen Fozard : On a fait un Clermont-Ferrand – Paris de nuit avec les feux en panne. Je te laisse imaginer les routes d’Auvergne avec les veilleuses, c’était cosy !

Acid Girl m’a beaucoup plu. Le morceau est plus sombre que les autres et sonne plus rock. Il m’a rappelé certains titres de Limp Bizkit. Est-ce plutôt vers ce genre de composition que vous évoluerez demain ?

Nicolas Beyer : T’es sérieux ?! Pour nous c’est plus du rock psyché, mais c’est vrai que Stephen a un petit côté Fred Durst maintenant que tu le dis.

Stephen Fozard : Ce doit être le collier de barbe ! (rires)

Vous évoquiez récemment votre envie de sortir de la région parisienne pour tourner en France et à l’étranger. Des dates sont-elles déjà prévues dans ce sens ?

Nick D’Arcy : Tu peux être quelqu’un à Paris et rester nobody à Rennes ou Marseille. Nous essayons donc de bouger le plus souvent possible dans le reste de la France et à l’étranger : en Angleterre, en Suisse, en Belgique.

Nicolas Beyer : D’ailleurs, on sera au Domus Art Kunst (DAK) à Bruxelles le 7 juillet.


Alexandr : Facebook | Photos : Astrid K. (header), Emma-Jane Browne (live)

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