Baignant dans les univers de Moriarty et de First Aid Kit, le quatuor de Jane Doe est mené par deux sœurs, Sonia et Anna De Andreis. Leur premier EP, Midnight Spell, est sorti cette année : il fait un bien fou. À la conquête d’un Far West qui se réconcilierait avec ses légendes, à la tombée d’une nuit d’avant et de celle d’Orient. À la naissance d’une belle lumière qui promet tout, voici Jane Doe.
Bonjour Jane Doe et merci d’avoir accepté cette interview. Commençons par les présentations, voulez-vous ?
Anna De Andreis : Bonjour Florian ! Nous sommes Sonia et Anna. Nous avons 24 ans et nous sommes sœurs jumelles. Si nous sommes parisiennes, nous avons aussi des origines colombiennes et d’Europe de l’Est. Nous venons d’une famille amoureuse de la musique. Nous en faisons depuis notre plus jeune âge. Sonia est au piano, à la guitare et au chant. Quant à moi, je pratique également le piano, la basse, un peu de violon, et je chante avec ma sœur. On a monté notre premier groupe à l’âge de 12 ans.
Arthur : J’ai 30 ans, je suis parisien dans l’âme. Mais j’ai eu la chance de beaucoup voyager et de vivre à l’étranger. Autodidacte, j’ai commencé la basse à 16 ans et le oud il y a 6 ans. Je suis également ingénieur du son… autodidacte.
Camille : Quant à moi, j’ai 24 ans, je suis dionysienne. Et comme Arthur, une autodidacte bien conseillée. J’ai commencé la guitare et le chant 6 mois avant l’aventure Jane Doe.
Quels ont été vos premiers coups de foudre musicaux ?
Sonia De Andreis : Mes premiers coups de cœur musicaux, s’il faut faire un choix, sont les Rolling Stones, Brassens et Émilie Jolie.
Anna De Andreis : C’est une question très compliquée ! Il y en a évidemment pleins, alors disons Ella Fitzgerald et les Beatles.
Arthur : Mon premier coup de cœur musical est sans conteste Rage Against the Machine.
Camille : Effectivement la question des premiers coups de cœur n’est pas facile, alors je vous parlerai du dernier, Langston !
Comment s’est concrétisée votre collaboration ?
Sonia De Andreis : C’était une évidence, nous n’avons pas eu besoin de nous poser de questions. C’est une amitié profonde qui nous lie.
Arthur : ça fait quoi d’être le seul mec dans cette tribu féminine ?
Arthur : Ça ne me fait pas grand-chose.
Anna De Andreis : On le traite comme n’importe quelle autre fille, pardon, membre du groupe ! (rires)
Quelle a été votre première scène ?
Anna De Andreis : Nous avons joué pour la première fois le 21 juin 2015 pour la fête de la musique, lors d’une soirée organisée par l’association Melting Spot. Depuis, chaque concert est une nouvelle étape qui nous fait avancer. Il y a également l’enregistrement et la création de l’EP, en autoproduction complète. Le fait d’enregistrer sur bandes et de mixer en analogique fut une expérience importante.
Quel est votre souvenir le plus farfelu vécu en tournée ?
Sonia De Andreis : Un jour, Arthur qui avait oublié son bottleneck s’est retrouvé à devoir faire du slide avec un descendant du Nokia 3310. Le pire, c’est que ça sonnait bien ! (rires)
Quelles sont les thématiques de société qui animent votre écriture et votre composition ?
Anna De Andreis : Nous sommes très sensibles au monde qui nous entoure. Cela se retrouve inévitablement dans nos chansons. Cependant, nous ne pouvons pas évoquer de thématique spécifique. L’écriture et la composition prennent souvent comme point de départ une émotion, une expérience, une observation. Malgré nous, nous avons adopté dans beaucoup de nos morceaux une écriture imagée, disposant de plusieurs échelles de lecture. Les chansons peuvent revêtir une signification très personnelle en écho à des histoires individuelles ou à un sentiment plus universel. C’est ce jeu entre le général et le particulier que nous aimons travailler.
Comment s’organise d’ailleurs ce travail au sein du groupe ?
Sonia De Andreis : Chacun arrive avec des compositions plus ou moins abouties, que nous adoptons à l’unanimité pour décider de les jouer. Nous travaillons ensuite tous les quatre les arrangements.
Quels sont projets pour la fin de cette année et début 2018 ?
Anna De Andreis : Des concerts, encore des concerts, une tournée à Manchester. Et, pourquoi pas, un nouvel EP !
Jane Doe : Facebook | Illustration : Muhammad Shabazz