Le groupe britannique post-shoegaze BDRMM revient vendredi 30 juin 2023 avec son second album I Don’t Know. Trois ans après Bedroom qui lui valut une critique dithyrambique unanime, il y repart de zéro, pour ainsi dire, en y offrant de nouvelles sonorités et une autre approche quant à l’écriture des textes.
Ryan Smith, son frère Jordan, le guitariste Joe Vickers et le batteur Conor Murray remettent le couvert. Originaires de Kingston upon Hull en Angleterre, ces compères forment le groupe BDRMM. Un band plutôt récent encore, puisqu’il s’est fait connaître il y a trois ans seulement avec la sortie de son premier album Bedroom. Celui-ci a fini dans le Top 10 des albums de 2020 de Rough Trade et a fait exploser l’audience du groupe sur Spotify. Celle-ci atteint désormais près de de 300 000 auditeurs mensuels.
Mais au-delà de la reconnaissance méritée et des chiffres, quel est l’ADN de BDRMM ? Pour répondre à cette question, il s’agit d’abord de se pencher sur les influences musicales des deux frères. Si celle de Thom Yorke paraît évidente, dès les premières secondes d’écoute de leur nouvel album I Don’t Know, d’autres méritent d’être mises en lumière. Dans ce sens, on peut citer Brian Eno, Yuck, Deerhunter, DIIV, Warp. Ainsi que les B.O. de jazz ambiant. Une liste non-exhaustive mais qui donne déjà le ton. Ces jeunes-là se gavent de bonne musique depuis leur enfance. Et ils ont fait de cette connaissance musicale un registre singulier.
BDRMM : sonorités contemplatives et percutantes
I Don’t Know navigue en eaux claires même si, à première vue, elles semblent être troubles. Il faut dire que les différentes plages dévoilent des univers très différents, tant dans le fond que dans la forme. « Nous avons gagné en confiance et nous ne voulions pas refaire les mêmes choses« , explique Jordan. « En fait, nous avions déjà enregistré un disque de guitares. Nous nous sommes donc demandé ce que nous pouvions faire d’autre. »
Résultat : dans ce second album, on retrouve les guitares chargées d’effets et le groove motorik de Neu! caractéristiques du son propre à BDRMM. Ceci étant dit, ils s’enrichissent de piano, de cordes, d’électronique, de samples et même de rythmiques dansantes à quelques occasions. Et les ambiances douces et fragiles côtoient des accords de guitare énergiques, parfois au sein d’une même chanson.
BDRMM : en jeunesse dans le texte
Ryan Smith est à la plume, en plus du chant et de la guitare. Dans Bedroom, ses textes étaient principalement axés sur son vécu personnel. Ruptures amoureuses, toxicomanie, santé mentale : certains thèmes lourds ont trouvé néanmoins leur public, notamment durant les confinements successifs. Pour I Don’t Know, il a décidé de faire évoluer son écriture. Et même si celle-ci repose encore sur ses propres expériences, elle tend à s’ouvrir pour toucher plus d’auditeurs.
« J’écris de manière plus ambiguë », confie-t-il, « afin que cela puisse être entendu par les autres, peu importe la situation qu’ils traversent. Je pense toujours que le premier album ressemble à la relation d’une seule personne. Alors que celui-ci est beaucoup plus large. Il peut être interprété de différentes manières. » Que chacun fasse donc de la place à ce à quoi il fait face dans les mots de Ryan. Une tâche qui, de toute évidence, ne s’avérera pas si ardue, au regard de la qualité de ce nouvel album et de sa capacité à nous immerger dans un autre monde d’après.
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