Il s’en est passé des choses depuis la sortie de son troisième album Popular Manipulations. C’était il y a cinq ans déjà. Depuis, The Districts a fait du chemin et multiplié les scènes quand il le pouvait. Vendredi 11 mars 2022, le groupe revient avec son cinquième opus rock Great American Painting.
On aime The Districts pour différentes raisons. D’une part, on affectionne la personnalité de son lead, Rob Grote. Mais aussi l’énergie et l’engagement qu’il instille dans les morceaux du groupe et sa promotion. D’autre part, on adhère à ce mix and match musical dont le band a découvert le secret pour en réinterpréter constamment les codes sans jamais nous lasser. Enfin, on considère pleinement la continuité de la proposition artistique du groupe. Celle-ci s’exprime à nouveau dans Great American Painting, son album inédit à paraître le 11 mars.
Pour sa production, on retrouve un certain Joe Chiccarelli déjà bien connu chez Spoon, The Strokes et Broken Social Scene. Résultat : on est captivé par les dimensions plurielles proposées au fil des neuf plages de l’opus. Celles-ci font tout autant écho à la démarche créative de Rob Grote, au moment de leur écriture, qu’aux temps différents qu’elles font se croiser. Ainsi, il se servit de ses virées en pleine nature dans l’État de Washington durant le confinement et de ses souvenirs des manifs auxquelles il prit part pour tenter d’en tirer sa fresque de l’Amérique.
Great American Painting : revenir à l’esprit de groupe
De l’aveu de Rob Grote, l’album précédent de The Districts paru en 2020, You Know I’m Not Going Anywhere, s’inscrivait bien plus dans une perspective en solo que collective. Avec Great American Painting, le groupe revient donc à certains fondamentaux. Il y intègre bien plus qu’avant les talents du guitariste Pat Cassidy et du batteur Braden Lawrence. Ce dernier passera d’ailleurs à la basse durant les prochains concerts de The Districts pour compenser le départ du bassiste Connor Jacobus.
Great American Painting est à l’image des ressentis propres de Rob. Entre douleur, frustration et espoir, le songwriter cherche, à sa manière, à encourager l’auditeur à s’investir activement pour lui-même et la collectivité. Les amours hors-la-loi (Outlaw Love) ont toute leur place. En outre, se promener aux côtés des contradictions personnifiées d’un White Devil devient le meilleur moyen pour tromper la solitude. L’idée est de tout ressentir parce qu’on le veut librement et non parce qu’on veut nous l’imposer à travers un parcours fléché. Nul doute que Rob et son groupe disposeront de toute l’attention de leur public pour qu’il en soit ainsi.
The Districts : site officiel | Photo : Ebru Yildiz