Matt Holubowski revient vendredi 24 mars 2023 avec son nouvel album Like Flowers on a Molten Lawn. Trois ans après Weird Ones, il remet les deux pieds dans le plat en nous y offrant de jolies escapades musicales. Ainsi que d’autres moments qui ne manquent pas de nous interroger.
Matt Holubowski a pris ses quartiers chez Skriber il y a quelques années. C’était en 2018 avec la sortie en Europe de son second album Solitudes. On aimait déjà sa musicalité, sa sensibilité et son approche philosophique de la création. Et notre échange avait permis de les révéler toutes à travers le prisme de sa propre solitude, l’une de ses plus fidèles amies : « Le ressourcement et la remise en perspective qui contribuent à mon plus grand bonheur ont été accomplis dans la solitude. »
Depuis, le songwriter québécois a sorti un troisième album, Weird Ones, qu’il avait déjà annoncé durant notre conversation. En outre, il a continué à multiplier les scènes, tout du moins, quand il le pouvait. Des enfermements contraints qu’il a lui aussi vécus, il a tiré une partie de l’essence de ce qu’il nous partage dans Like Flowers on a Molten Lawn, son nouvel album à paraître vendredi chez Yotanka.
Like Flowers on a Molten Lawn : « reconsidérations »
On mesure l’étendue de ces dernières avec le titre End Scene en première plage, partagé fin novembre 2022 sur les réseaux. Celui-ci s’ouvre avec les mots « here we go ». « En apparence, ils suggèrent qu’on se prépare pour le début de l’album et de la chanson. Mais c’est bien plus que ça », explique Matt. « En fait, c’est la grande respiration qu’on prend avant de se lancer dans l’inconnu. Dans la fin du confort et des habitudes. Dans le commencement de quelque chose de chaotique et nouveau. C’est accepter notre sort avec grâce, plutôt que de lui résister. On lui fait face avec un profond sentiment de calme et un focus, concentré sur ce qui est devant nous. C’est le tête-à-tête avec la fin du monde, en sachant qu’il y aura un après. »
Certains verront dans ces déclarations la sagesse d’un homme qui a pleinement intégré l’existence pour ce qu’elle est, et ce qu’elle induit, notamment une fin. Quand d’autres y percevront les stigmates d’une période hors du temps ayant profondément bousculé les convictions individuelles, notamment quant à cette liberté que beaucoup croyaient acquise. Tout reste à savoir quel monde survivra et quel autre périra. En attendant, Matt Holubowski préfère laisser la lumière allumée et la lune mourir de rire. Pour échapper à l’ennui, rien de tel que de tenter de le séduire.
Matt Holubowski : site officiel